Puissance, richesse et gloire, à ce rêve humain, le Dieu de Noël apporte une réponse surprenante, celle d’un enfant qui nait dans une étable, entouré d’animaux, et qui finira sa vie sur une croix, crucifié comme un vulgaire esclave. La naissance s’accompagne d’un message de « paix aux hommes de bonne volonté » qui propose une réponse bien différente de celle de puissance, une réponse sans doute plus utile à tous.
Pour être en paix avec les autres, probablement faut-il mieux les considérer comme des semblables, et non comme des inférieurs, comme ceux avec qui on fait société. Ce Jésus qui nait le jour de Noël fréquentera les pécheurs et les prostitués, les infirmes et les lépreux : drôles de fréquentations pour un homme que ses disciples présenteront ensuite comme le fils de Dieu, un homme qui prétend avoir un contact direct avec Dieu, au point de pouvoir affirmer qui il est.
Pour être en paix avec les autres, sans doute faut-il l’être déjà avec soi-même. Et ne pas avoir besoin de gloire ou de richesse pour se prouver qu’on est quelqu’un, peut-être pour combler un vide ou une angoisse ?
Paix aux hommes de mauvaise volonté disait un texte dont j’ai déjà parlé, un texte écrit dans un camp de concentration, probablement par un juif qui espérait que les bourreaux trouvent la paix.
A part quelques soubresauts terroristes, notre pays n’a pas connu la guerre sur son sol depuis que j’y suis né. On finit évidemment par trouver cela normal et par être tellement attaché à cette société apaisée qui n’a jamais connu aussi peu d’homicides, que nous supportons de moins en moins la violence.
2012 arrive avec ses élections présidentielles et législatives, présentées comme un combat. Nous avons tous bien besoin que les candidats soient soucieux de contribuer à ce que nous fassions société, préoccupé de notre bien vivre ensemble. Je notais hier que l’UMP avait fait de ce « vivre ensemble « un sujet de colloque, comme j’avais noté lors de la primaire qu’une des raisons de mon choix était de voir François Hollande souhaiter rassembler les Français, et pas seulement le peuple de gauche. En ce jour de Noël, je retiendrais ces deux signes positifs, en souhaitant vqu’ils prennent le pas sur d’autres qui le sont moins.
En révélant, comme le dit René Girard, que le bouc émissaire est le symbole même de l’innocence, Le Christ dont on fête aujourd’hui la naissance nous demande de ne pas attendre la crise mimétique et le sacrifice de ce bouc émissaire pour renoncer à la terrible tentation de la violence et du conflit avec les autres.
Oui, paix aux hommes, qu’ils soient de bonne ou mauvaise volonté !
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