Après le choc de la destruction du temple et de la déportation à Babylone vient pour le peuple juif le temps du retour d’exil. Il se met à attendre ce Messie dont Isaïe a annoncé la venue alors qu’il était encore en exil. On en est sûr, il rétablira Israël sur son trône.
Un jour, un nommé Jésus va venir dire que Dieu nous aime, qu’il veut notre bonheur. Ce n’est pas simplement cette idée qui va choquer (après tout les pharisiens ne disent pas quelque chose de très différent). Bien sur, il se met à dos les puissants et certains craignent qu’il agite le pays.
Mais ce qui
est absolument inacceptable, c’est le fait qu’il parle avec autorité, qu’il
affirme détenir la Vérité, alors que toute l’histoire du peuple juif lui a
appris à ne pas enfermer Dieu dans les idées qu’on s'en fait, à être à son
écoute, à respecter ce qu’il dit par ses prophètes.
C’est un
véritable blasphème qu’il exprime en affirmant connaître Dieu.
Et
pourtant, n’est ce pas le moment enfin attendu par Dieu pour pouvoir se
révéler, maintenant que son peuple à renoncer à l’enfermer dans ses a
priori ?
Mais
comment accepter un Messie qui certes guérit les malades, mais qui ne rétablit
pas le royaume et au contraire meurt sur une croix ?
Pourtant
ceux qui l’auront fréquenté de près en garderont un tel souvenir qu’ils
consacreront leur vie à en parler partout, qu’ils oseront s’affirmer les
disciples de celui qui a connu la mort indigne d’un esclave, qu’ils annonceront
à tous que Dieu nous aime au point d’avoir accepté que son Fils s’incarne parmi
nous, qu’il est venu partager nos malheurs et notre souffrance, comme un père
aimant qui vient partager les difficultés de ses enfants.
Cela ne
doit pas faire oublier à ses disciples qu’on ne peut pas rencontrer Dieu si on
l’enferme dans nos certitudes si on veut le forcer à satisfaire nos désirs au
lieu de lui faire confiance pour nous guider vers le bonheur, et en particulier
le bonheur que donne l’amour partagé et le service des autres. Tu adoreras le
Seigneur ton Dieu. Et le deuxième commandement lui est semblable : tu
aimeras ton prochain comme toi-même.
Alors la
recherche de Dieu est elle terminée, maintenant qu’on l'a trouvé ? En
réalité, tout commence. Jésus ouvre les portes plutôt qu’enfermer dans le
confort douillet des certitudes. Ce n’est pas Jésus qui dit à Zachée ce qu’il
doit faire, mais ce dernier qui, voyant Jésus s’inviter chez lui, se rend
compte qu’il doit changer de vie, et que pour lui, le changement de vie
consiste à donner la moitié de ses biens aux pauvres. Les chrétiens devront
trouver chacun là où ils sont, dans leur époque, la manière de vivre l’amour du
prochain, simplement convaincus que dans cette recherche ils ont l’appui d’un
Dieu qui les aime : c’est cela la Bonne Nouvelle.
Dans cette histoire du peuple de Dieu se joue aussi la liberté de l’homme face à la liberté de Dieu. L’ancien testament répète à satiété que Yahvé les a libéré de l’esclavage. Dans cette libération, le peuple juif a compris qu’il ne pouvait pas enfermer dans les cordes des rites magiques un Dieu qui l’a libéré. Curieusement, c’est au moment de l’Exil, quand il perd cette liberté, qu’il comprend qu’en fait il continuait à enfermer ce Dieu agissant dans l’Histoire dans une pratique de donnant-donnant
Et c’est
Jésus, que ses disciples présenteront comme venant nous libérer du péché, qui
viendra nous montrer comment l’argent ou les règles tatillonnes ou la certitude
de notre supériorité ou, ou, ou.., nous empêchent de vivre, d’être heureux,
c'est-à-dire capable d’aimer les autres, de pleurer avec eux, d’avoir pitié de
son prochain, de témoigner de l’amour de
Dieu. Et de créer la paix autour de nous.
L’histoire de ce peuple qui a cherché Dieu et a compris qu’il ne devait pas projeter ses propres désirs s’il voulait pouvoir le découvrir, nous renvoie à notre propre recherche.
Voulons nous entendre la voix éventuelle de Dieu ou inventer le Dieu de nos fantasmes et de nos peurs, de nos craintes et de nos espoirs ?
A relire: Chercher Dieu 1 et Chercher Dieu 2
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