Comme je l’ai annoncé, je compte prendre la liberté de publier sur ce blog quelques une de mes idées concernant l’action que pourrait avoir l’Etat, si un parti reprenait mes points de vue et se retrouvait majoritaire, deux hypothèses malheureusement hautement improbables.
Pour être conforme à une de mes plus fortes convictions, et accessoirement à ce que j’ai écris à propos de la République du Web, je pense commencer par le diagnostic (et on verra bien si je vais jusqu’à évoquer des solutions).
Mais avant même d’évoquer les problèmes à traiter, je voudrais noter ici qu’il y a dans notre pays (et d’ailleurs dans une grande partie de l’Union Européenne) un certain nombre de choses qui vont bien, et que j’espère d’ailleurs garder, comme sans doute la plupart de mes compatriotes.
Nous vivons en paix avec nos voisins, depuis avant ma naissance, ce qui commence à faire un paquet d’années. J’allais écrire que nous sommes en paix, ce qui n’est pas exact puisque nous intervenons militairement à l’étranger, mais ces interventions, dont on pourra discuter le bien fondé, n’ont de fait que peut d’impact sur la vie quotidienne de la plupart d’entre nous.
Notre niveau de vie est particulièrement élevé, si on le compare par exemple à ce qu’il était il y a deux cents ans, et même il y a cent ans. Certes, on déplore encore une pourcentage trop élevé de personnes qui se retrouvent en dessous du niveau de pauvreté, mais le niveau de vie d’une grande partie d’entre elles est effectivement supérieur à celui qui était commun à la grande majorité des français il y a cent ans.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce niveau de vie a continué à augmenter dans les trois dernières décennies, bien que ces trente piteuses ne soient pas à la hauteur des trente glorieuses. Pour donner un exemple sur un sujet que j’ai déjà abordé, environ 26 % des logements n’avaient pas tout le confort sanitaire en 1978, il n’y en avait plus que 1.3% en 2006.
Les inégalités existent, et certains ne se privent pas de le dénoncer, mais elles sont à un niveau nettement plus faible qu’il y a 60 ans (le rapport inter décile est passé de 9 à 3.3), elles sont parmi les plus basses d’Europe, ce continent étant celui où elles sont les plus basses (elles sont de fait élevées dans les pays en émergence, le développement de ceux ci laissant dans un premier temps au moins à l’écart une partie de la population).
Notre pays est globalement un pays de droit, de liberté et de démocratie. Même si tout est loin d’être parfait de ce point de vue, il suffit de regarder ce qui se passait il y a deux mois en Tunisie (sans aller jusque la Corée du Nord) pour comprendre l’importance de ce que nous avons la chance de posséder.
L’espérance de vie a atteint des niveaux inimaginables il y a cent ans : le gain dans l’intervalle a été supérieur à 20 ans ! Grâce aux progrès de la médecine et de l’hygiène, nous vivons plutôt en bonne santé, et l’état de beaucoup de nos septuagénaires est étonnamment bon, au regard de la situation il y a un siècle.
Le niveau d’éducation est également très élevé, avec un jeune sur 5 qui atteint le niveau du bac + 5 et deux tiers des jeunes qui obtiennent le bac, quand ce taux se situait à 2 % en 1900.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire à l’écoute ou la lecture des médias, nous vivons dans un monde plutôt sécurisé : le nombre des homicides est au plus bas historique, et la situation n’a encore une fois rien à voir avec ce qu’elle a pu être il y a cent ou trois cent ans.
Alors, tout va bien ? Pas tout à fait, peut être parce que le propre de l’homme est de ne jamais être satisfait, peut être parce qu’il y a de vrais problèmes.
Que ceux qui me trouvent dans un optimisme béat à la lecture des lignes qui précédent se rassurent, je vais venir ensuite à ce qui ne va pas, et je m’y teindrais probablement. Mais il me paraît important d’avoir conscience de la formidable chance que nous avons de vivre à cette époque et non il y a cent ou deux cents ans (et imaginez un peu la vie en l’an 650 ou l’an 1350 !)
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