Emmeline revient sur une étude qui analysait les résultats respectifs des filles et des garçons au concours d’HEC, ou qui plutôt, essayait de comprendre pourquoi les filles étaient moins nombreuses parmi les reçues que parmi les candidates.
Stéphane
Ménia avait le premier parlé de cette étude et les commentaires sur son article
peuvent être lues.
Comme le fait remarquer Emmeline dans son billet, cette étude sur une population très limitée et spécifique n’a d’intérêt que parce qu’il existe ce qu’on appelle le plafond de verre, le fait qu’il est très difficile pour une femme d’atteindre le top de la hiérarchie des entreprises, où le taux de femmes est très faible, et que justement, HEC prépare de fait en partie à ce genre de poste.
On
rappellera cependant d’abord la donnée de base de l’étude, précisée par Le
Monde : les filles sont 49.16% parmi les candidats et 45.92% parmi les
admis. La différence de 3.24% représente environ 11 personnes si on prend
l’effectif complet de la promo (360) et 8 si on ne compte que les candidats
issus du bac scientifique (250). Mes souvenirs de statistiques sont trop loin
pour que je sache si cet écart est très anormal, mais je suppose que si ce
n’avait pas été le cas, Emmeline ou Stéphane auraient réagi. Par contre, le
deuxième chiffre après la virgule sur le taux d’admis me fait doucement
rigoler : 1 personnes sur 250, cela fait 0.4%….
Par contre,
la relative faiblesse de l’écart rend indispensable une méthodologie impeccable
pour détecter les bonnes explications. De ce coté, Emmeline, qui a eu accès à
une synthèse de l’étude, n’a guère était convaincue
Le Monde
avait retenu de l’étude une explication par la différence de dispersion de
résultats selon les sexes. En gros, il y a plus de garçons que de filles avec
des notes très faibles et ce serait aussi vrai pour les notes très fortes. Or
HEC étant le concours le mieux coté, il sélectionne ceux qui ont des notes très
fortes.
Cette explication est assez rassurante pour nous les hommes, qui devons bien admettre que les garçons sont sur représentés chez les délinquants (au moins 10 fois plus et seulement 3% des détenus sont des femmes en France) chez les schizophrènes (3 fois plus je crois ?) ou chez les illettrés et les adultes de niveau VI de l’éducation nationale, quand 58% des bacheliers sont des bachelières. Si on pouvait compenser de l’autre coté ! Mais faut il rappeler le sexe de la seule personnalité scientifique (non nous dit le premier commentateur)a avoir eu deux prix Nobel, un en physique et un en chimie ?
Emmeline se
demande pourquoi les auteurs n’ont pas creusé la question des choix de
redoublement : un élève reçu à ce qu’il considère comme une petite école
peut décider de recommencer une année de prépa pour espérer un meilleur
résultat. Or elle observe qu’au concours de 2008, 42 admis était nés en 1986 ou
1987 contre 25 admises (les autres étaient nés en 1988 ou après). Si sur ces 67
élèves, on avait eu 49% de filles (le ratio de candidates), il y aurait eu
environ 33 admises. Le déficit de 8 filles est à comparer au nombre de 11
calculé sur le total.
La décision de redoubler pour avoir mieux, plus fréquente chez les garçons, reflète une plus grande ambition ou une plus grande estime de soi.
Effectivement, la proportion de garçons aux ego sur dimensionnés est nettement plus forte que celle des filles. Cela se voit assez nettement en politique. Or le mode sélection des dirigeants favorise ceux qui ont un ego sur dimensionné plus que ceux qui sont très compétents. Je note par ailleurs qu’une femme cherche généralement à défendre son territoire quand beaucoup d’hommes cherchent à agrandir le leur et à envahir celui du voisin
. Ceci dit, est il intéressant d’être un dirigeant ? Quand je vois tout cela comporte comme sacrifice de sa vie personnelle, je n’en suis pas sûr ! Je connais ainsi une jeune femme qui a atteint vers 40 ans le cercle des dirigeants et qui l’a payé par un divorce quelques années plus tard, parce qu’elle ne passait pas assez de temps avec sa famille. Le responsable des carrières d’une très grande entreprise avait analysé le cas des cadres dirigeants (ou ex dirigeants plutôt) placardisés et il avait observé qu’un grand nombre avaient refait leur vie avec une petite jeune. On me faisait la même remarque à propos des inspecteurs généraux.
Chacun ses choix ? Mes collègues (surtout des femmes) me diraient que justement ce n’est pas un choix libre mais imposé par la société. Peut être, mais ce n’est pas récent ! Encore que la révolution démographique vient de tout changer : les femmes passaient l’essentiel de leur vie adulte enceintes ou avec des enfants en bas âge. C’est fini
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