Le nombre de chômeurs continue à augmenter, même si c’est à un rythme plus faible qu’au premier trimestre et tout indique que cela va durer encore un moment. Le nombre de chômeurs a retrouvé ses hauts niveaux des années 2004/2005. Va t-il atteindre les pics d’il y a 15 ans ?
Le nombre (2 553 300) de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans emploi, en recherche active) a augmenté de 25.8% en un an, soit une hausse de 523 600, dont 18 100 sur le dernier mois. A comparer aux 25.5 millions d’emploi fin 2007 en France métropolitaine
. Je calculais récemment que par rapport à la tendance à long terme, nous avions perdu environ 5.7% de PIB depuis fin 2007. Si l’on compare avec les chiffres sur l’emploi ( environ 2% de la population active comme chômeurs supplémentaires), on ne peut que conclure qu’il s’est créé de la sous productivité. Si la productivité avait suivi sa tendance à long terme, il y aurait donc environ 925 000 chômeurs en plus, ce qui nous ramènerait au-delà des pires heures des années 94/97
On comprend pourquoi le gouvernement ne cesse de dire que le chômage va continuer à augmenter.
Au fur et à mesure que l’économie
et les entreprises s’adapteront, la productivité va se rapprocher de son niveau
« normal ». Si entre temps la situation de l’économie s’améliore,
comme je l’espère, le taux de chômage n’atteindra pas les taux très élevés
cités plus haut. Si comme dans les années 94/97, l’économie tarde à repartir,
nous reviendrons aux pics de l’époque (voir courbe page 7)
Autre fait à noter :
l’évolution contrasté du chômage selon les sexes : en un an, il y a eu une
hausse de 34.5% du nombre de chômeurs pour les hommes, de 17.3%
« seulement » pour les femmes, et les courbe des effectifs de
chômeurs et de chômeuses se sont croisées vers la fin 2008.
Cette tendance ne peut que s’accentuer avec les années : les emplois peu qualifiés des hommes disparaissent avec les mécanisations et les délocalisations, ceux des femmes augmentent avec les emplois d’aide à la personne. Et il s’agit généralement d’emplois où la différenciation selon les sexes est extrêmement élevée (dans certains cas 99/1), ce qui est beaucoup moins le cas pour les emplois plus qualifiés.
Les commentaires récents