Les quatre années de grande coalition gouvernementale entre le SPD et la CDU risquent fort de déboucher sur un renforcement des autres partis qui ont constitué la seule force d’opposition. Le total de leurs voix pourraient passer de 30.6% du total en 2005 à 42% cette année
Dans des périodes difficiles, le gouvernement sortant est forcément affaibli et l’opposition quelque soit la qualité de ses propositions en bénéficie forcément. On le constate en France depuis 30 ans
Dans un système dominé par deux grands partis, ce genre de phénomène se traduit par une alternance au pouvoir de ces deux partis, l’un se renforçant quand l’autre s’affaiblit et vice versa
Mais quand les deux grands partis s’allient pour gouverner, les mécontents n’ont pas d’autres solution que de se tourner vers les autres petits partis qui en bénéficient donc
C’est ce qui se passe aujourd’hui
en Allemagne, où les sondages prévoient une progression du FDP (les libéraux)
de 9.8% à 14%, de « Die Linke » (la gauche) de 8.7% à 12% et des
verts de 8.1% à 10%
On note qu’alors que en 2005, la défaite de justesse du SPD (34.2% contre 35.2%) coïncidait avec un total des voix de gauche (SPD+ linke+ verts) de 51%, le total de ces trois partis ne réunit cette fois ci que 47% dans les sondages. A droite, la CDU ne régresse guère grâce à la popularité de la chancelière alors que les libéraux progressant nettement
Bien sûr il faut attendre les
résultats réels qui peuvent être éloignés des sondages, mais la tendance de
fond (progression des petits partis) ne sera probablement pas remise en cause.
Après la guerre, la domination
CDU/ SPD n’était que relative : en 1949, ces partis réunissaient à eux deux
(et en comptant la CSU bavaroise avec la CDU) 60% environ des suffrages.
Puis
ce taux est monté progressivement :
74% en 1953, 81.9% en 1957 (avec une CDU au dessus des 50%), 81.5% en
1961, 86.9% en 1965, 88.7% en 1969 (après pourtant une première grande
coalition), 90.6% en 1972, 91.2% en 1976.
La tendance au bipartisme semble irréversible mais l’arrivée des Verts change la donne. En 1980, les deux grands réunissent encore 87.4% des voix, et 86,9% en 1983,mais seulement 81.2% en 1987, 77.3% en 1990 (avec il est vrai la réunification qui se traduit par l’apparition du parti communiste est allemand), 77.9% en 1994, 76.4% en 1998, 77% en 2002 (ou pour la première fois le SPD fait jeu égal avec la CDU) et enfin 69.4% il y a quatre ans, quand une partie du SPD fonde Die Linke avec les anciens communistes de l’Est.
Si les résultats de dimanche sont conformes aux sondages, les petits partis seront passé de 8.8% en 1976 à 42% en 2009, soit en 33 ans une multiplication par près de 5 !
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