En s’abstenant lors de l’élection du polonais Jerzy Buzek à la présidence du parlement européen, les socialistes français ont montré qu’ils ne comprenaient toujours rien au fonctionnement de l’Europe et qu’ils tournaient le dos au sens de l’histoire.
Le nouveau président du parlement européen est un ancien chercheur qui fut premier ministre pendant 5 ans. Il est vrai que rares sont les responsables politiques de notre pays qui vivent une élection comme député européen comme un honneur (n’est ce pas Rachida ?).
Pour la première fois, le parlement européen élit à sa tête un représentant des anciens pays de l’est, comme les allemands ont su élire Angela Merkel, ancienne allemande l’Est comme chancelière. Le nouvel élu, représentant le centre droit dans son pays et membre du PPE (les conservateurs en Europe) a aussi été l’un des leaders de Solidarnosk dès sa création puis dans la clandestinité. Tout un symbole que l’assemblée de Strasbourg avait loupé il y a 5 ans, en refusant d’élire Geremek, coupable de ne pas être membre d’un des deux partis dominants.
Si Daniel Cohn Bendit, et une grande partie des Verts avec lui, ont compris qu’il fallait voter pour ce candidat, les socialistes français, au contraire de leurs homologues des autres pays, ont préféré s’abstenir. Les français, volontiers donneurs de leçons, n’ont manifestement pas compris qu’ils lisaient leur livre à l’envers !
Je me souviens du soutien enthousiaste de la CFDT à la création de Solidarnosk mais guère des réactions du PS à l’époque, trop pris probablement par les enjeux nationaux. Il y avait mardi une occasion de montrer l’importance accordée au retour à la liberté de la moitié du continent il y a 20 ans. Sans doute trop compliqué pour les socialistes français.
La raison invoquée est le refus de l’alliance entre les deux partis PPE et PSE, quand les français voudraient un bel affrontement droite gauche comme le prétendait Benoît Hamon. Cette position montre surtout un refus de comprendre le fonctionnement de l’Europe
Celle-ci fonctionne en effet sur la recherche de compromis, au sein des pro européens, entre la droite et la gauche, comme les principales décisions du Conseil sont le résultat d’un compromis entre nation. Il est vrai que quand on cherche la pureté idéologique faute de chercher ce qui peut être utile à son pays, compromis fait beaucoup penser à compromission.
Cette culture du compromis s’explique pur beaucoup par le rôle de l’Europe. Celle-ci n’est pas dans une logique de gouvernement et de gestion du quotidien. Elle dépense son énergie à définir des politiques durables, à promouvoir des politiques à long terme. Il ne s’agit pas de faire une loi qu’on défera au premier changement de majorité (ou sans changement de majorité !) mais de construire les bases d’un fonctionnement collectif durable, de jeter les bases d’une véritable démocratie européenne.
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