Les condamnations décidées contre les membres de ce qu’on a appelé le gang des barbares sont contestées par certains qui les trouvent trop clémentes, en premier lieu l’avocat de la famille de la victime. Pour ceux là, la clémence des condamnations et le huis clos du procès ont largement nui au caractère pédagogique d’avertissement qu’aurait pu avoir celui ci
Rappelons que le principal coupable a écopé de la perpétuité assortie d’une peine de sécurité de 22 ans, que ses deux principaux lieutenants sont condamnés à 15 et 18n ans de prison et que la jeune fille qui a attiré la victime en a pris pour neuf ans.
J’avoue ne pas bien voir pourquoi une peine de 12 ou 15 ans pour cette jeune fille ferait plus réfléchir d’éventuels émules des « barbares » que la peine de 9 ans qui a été prononcée.
Mais j’avoue aussi ma très grande gêne à l’écoute de l’avocat des parties civiles. Les arguments développés pour un procès public et un appel du parquet ressemblaient étrangement à ceux qui étaient développés il y a quelques décennies pour justifier que les exécutions capitales se passent en place publique. On rappellera à ceux qui l’ont oublié que parmi ceux qui criaient à l’assassin contre , il y avait un certain Patrick Henri que Badinter sauvera de l’échafaud quelques années plus tard.
Non, le propre de notre justice ne doit pas être de répondre à la haine par la haine. Il est toujours difficile de savoir ce qu’est une peine juste, et d’autant plus pour moi qui n’ait guère réfléchi à cette question. Mais le sentiment dominant à l’écoute des conclusions du procès était que celui ci avait été équitable et avait trouvé un équilibre cohérent dans la différence faite entre les condamnations portées contre les nombreuses personnes impliquées de près ou de loin. Mais certainement pas qu’il avait été laxiste.
Je lis après avoir écrit cet article que la ministre de la justice a cru bon de demander au parquet de faire appel pour les 14 personnes dont la condamnation a été inférieure aux réquisitions de Philippe Bilger, avocat général, contre l’avis de celui ci qui avait considéré le jugement comme équilibré. Comme le fait remarquer le juriste Thierry Lévy dans le Monde, ce n’est pas une bonne nouvelle pour la justice qui voit le politique prendre fait et cause pour des intérêts privés et tombe dans le panneau tendu par le principal accusé qui justifie son antisémitisme en reprochant aux juifs leur argent et leur pouvoir.
J’aurais du publier hier : Eolas ont Jules ont largement et avec talent plus que défloré le sujet. Je retiens notamment l’idée que si la partie civile ne peut faire appel, c’est que la sanction demandée par la société ne vise pas à réparer le préjudice mais à punir un manquement grave aux règles de vie en société
Les commentaires récents