Le constat
1) La France connaît des événements critiques à répétitions, qu’ils soient sociaux (émeutes de banlieue ou affaire du CPE) ou politiques (présence de Le Pen au 2ème
tour de 2002 ou victoire du non au référendum). Le phénomène semble
s’accélérer. Et les Français sont extrêmement nombreux (86% !) à penser
que les choses ont tendance à aller plus mal (voir ici )
2) Les Français font de moins en moins confiance à leurs responsables politiques. L’opinion négative sur les partis affectent même ceux qui ne sont pas au pouvoir actuellement, du jamais vu..Cela se vérifie dans les sondages,
mais aussi depuis longtemps au niveau électoral : non seulement le
parti sortant est toujours battu depuis 1981, mais on observe une
montée régulière de l’abstention et du vote extrême.
3) Au premier tour des présidentielles, les abstentions
représentent 15.3% des inscrits en 1965, 22.4% en 1969, 15.8% en 1974,
18.9% en 1981, 18.6% en 1988, 21.6% en 1995, 28.4% en 2002.
4) Le vote blanc ou nul, peut être encore plus révélateur puisqu’il s’agit de gens qui font l’effort de se déplacer pour venir marquer leur rejet global de la classe politique, toujours au 1er
tour, est de 0.9% en 1965, 1.0% en 1969, 0.8% en 1974, 1.3% en 1981,
1.6% en 1988, 2.2% en 1995 et 3.4% en 2002, soit près d’un million de
suffrages (997 262 exactement).
5) Au premier tour de 2002, les 2 candidats d’extrême droite
ont totalisés 19.2% des suffrages exprimés et les trois candidats
trotskistes 10.4%. Le score nettement plus faible obtenu par les même
forces aux législatives qui ont suivi montre qu’il ne s’agit pas d’un
vote d’adhésion mais bien d’un vote protestataire.
6) La côte de popularité extrêmement basse atteinte par le Président de la République et son premier ministre montre que la situation ne s’est pas améliorée depuis !
7) La
sous estimation historique du vote FN dans les sondages ne permet pas
d’apprécier dans quelle mesure ce parti a profité des deux dernières
crises sociales, mais on peut légitimement craindre le pire. L’état de
santé de Jean Marie Le Pen diminue probablement sa
capacité de nuisance. Mais s’il n’est pas présent en 2007 (il n’est pas
sûr d’avoir 500 signatures, ce qui est par ailleurs un comble pour
celui qui a été au deuxième tour en 2002 !).c’est un De Villiers « plus
propre sur lui » qui peut rafler la mise.
8) Les 10% atteints par les trotskistes confondues en avril 2002 démontrent que l’extrême gauche cristallise un vote contestataire,
le programme officiel de ces partis étant au choix irréaliste ou un
retour dans ce que le communisme a fait de pire. La campagne
référendaire et la crise du CPE ont sans doute renforcé une nébuleuse
alter mondialiste porteuse d’une négation de la réalité, d’un art du
mensonge et de la manipulation, et d’un discours haineux qui n’ont rien
a envié à l’extrême droite.
9) La
division de cette extrême gauche et la multiplicité attendue des
candidatures devraient nous éviter un deuxième tour De Villiers / Bové
en 2007, en attendant un Marine le Pen / Olivier Besancenot en 2012
En résumé, les français sont de moins en moins satisfaits de leur système démocratique
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