Le 17 mars, le pays découvre stupéfait que les cris d’orfraies poussés par J M Le Pen depuis plusieurs mois n’étaient pas du cinéma : le président du Front National n’a pas obtenu les 500 signatures nécessaires pour se présenter. D’autres petits candidats sont dans le même cas
L’absence du candidat d’extrême droite libère les électeurs du vote utile et F Bayrou dépasse les 15%. Les « petits » candidats qui ont réussi à réunir les 500 signatures font également des scores flatteurs (notamment le candidat du CNPT), ce qui n’empêche pas Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy de s’affronter au deuxième tour. C’est le second qui l’emporte, de peu.
Aux législatives qui suivent, le Front National donne comme unique consigne « sortez les sortants ». Le score de Bayrou l’a encouragé à présenter de nombreux candidats. La situation est semblable à gauche mais de manière moins massive. Les écologistes sont également présents dans de nombreuses circonscriptions, sous des étiquettes variées. Le taux élevé d’abstention fait que la barre des 12.5% des inscrits est fatale à de nombreux candidats. Le Front National est présent au deuxième tour dans près de 200 circonscriptions. Il obtient 14 députés (pas assez pour faire un groupe). La gauche gagne finalement avec deux sièges de majorité.
Le président s’incline et nomme F Hollande premier ministre. Pour celui-ci les choses ne sont pas simples : il sait que le président pourra dissoudre l’Assemblée Nationale au bout de 12 mois pour tenter de reconquérir le pouvoir et par ailleurs sa majorité est dépendante de ses alliés. Il se lance donc dans une politique prudente, en privilégiant les négociations préalables, comme cela était d’ailleurs prévu dans le programme socialiste. Le temps passe ainsi alors que la situation économique n’est pas bonne : l’augmentation de 3 points de la TVA Allemande a ralenti la croissance européenne et la France est maintenant nettement à la traîne de ses voisins.
Les municipales se traduisent par une forte montée de l’abstention et des résultats très contrastés en fonction des hommes en place, quelque soit leur camp. Les plus anciens, ceux qui ont été ministres, sont fréquemment en échec.
Un incident dans l’Oise avec des jeunes dégénère, certains éléments de la population ayant constitué une milice. Celle-ci s’affronte avec une bande de jeunes suite à un incendie de véhicule. Il y a au final 2 morts dans chaque camp et de nombreux blessés. Le Président accuse le ministre de l’intérieur d’incompétence et met en avant l’augmentation de la délinquance.
Aux obsèques le ministre est la victime d’un attentat par un tireur isolé qui réussit à s’enfuir sans laisser de traces. Les rumeurs les plus folles circulent et la polémique enfle.
Une enquête du CEVIPOF montre qu’une partie des électeurs de Le Pen, qui le considéraient comme le seul recours, ont définitivement perdu confiance dans le système, au point que certains ont décidé de passer dans l’action violente et que d’autres prônent le passage à l’acte de l’autodéfense. L’enquête conclue que les incidents de cet ordre vont se multiplier.
Le déficit étant repassé au delà des 3%, l’Europe exige de la France (et de l’Italie qui est dans le même cas), un plan de redressement. Le gouvernement commence à mettre en place des mesures forcément impopulaires, au point que les deux ministres communistes et l’un des Verts démissionnent.
La décision de bloquer les salaires des fonctionnaires pendant un an provoque d’importantes manifestations. Les contribuables associés lancent alors un mot d’ordre de contre manifestation. Ils sont rejoints dans certaines régions par le Front National. Dans plusieurs villes, suite à des erreurs de la préfecture, les deux manifestations se retrouvent face à face, ce qui débouche sur des affrontements violents. Plusieurs syndicats lancent le mot d’ordre de grève générale pour protester. Les contribuables associés ripostent en appelant à boycotter le paiement des impôts.
Le Président sent qu’il faut calmer le jeu. Il fait une déclaration solennelle de soutien au premier ministre. C’est d’autant plus urgent que des émeutes sporadiques ont éclaté dans les banlieues. Le premier ministre et le Président de la république se rendent à la rencontre de la population chacun de leur coté et finissent par une visite commune au Conseil Économique et Social. Ils sont alors tous les deux victimes d’un attentat terroriste.
Christian Poncelet devient Président par intérim. Son discours à la télévision est d’une telle incohérence que les Français comprennent qu’il n’y a plus de pilote dans l’avion. Certains se mettent à créer des milices d’auto défenses. Des bavures ont lieu à plusieurs endroits. Les réunions du conseil des ministres sont houleuses. Le Président décide finalement de décréter l’État d’urgence sur tout le territoire, ce qui donne la possibilité aux policiers de faire usage de leurs armes. Mais il est bien tard.
Chaque incident est le prétexte à une opération de vengeance, à une méfiance de plus en plus importante, à la constitution de milices ou au moins à une logique de repli sur soi. La confiance dans la classe politique est devenue quasi nulle et les Français ne font guère confiance aux médias. L’audience des télés et radios généralistes s’effondre au profit de quelques une des nouvelles chaînes qui voient l’occasion d’augmenter leur audience et qui surfent sur les inquiétudes de la population.
Le calme revient cependant lentement et de nouvelles élections présidentielles sont organisées. Des candidatures corporatistes ou ethniques apparaissent. Les premiers sondages leur donnent des scores non négligeables. Aucun candidat ne parait en mesure de recueillir plus de 15% des voix au premier tour. Finalement c’est Bernard Tapie qui l’emporte face à un candidat écologiste inconnu 6 mois avant mais qui a su se faire connaître par les nouveaux médias.
N’ayant pas de majorité à l’Assemblée Nationale, le nouveau Président dissout celle-ci. Les élections produisent une chambre complètement ingouvernable, en raison de la grande diversité des partis représentés. Dans quelques départements le scrutin n’a pu avoir lieu ou a été gravement perturbé par les affrontements incessants entre une partie de la population et les forces de l’ordre ou entre plusieurs parties de la population entre elles.
A sa première séance, la nouvelle Assemblée nationale échoue à élire un président et un bureau. En Alsace et en Bretagne, des élus indépendantistes l’ont emporté. Ils proclament peu après unilatéralement l’indépendance de leur région. De Villiers fait de même en Vendée, suivi par les députés Front National qui l’ont emporté dans une partie de la région PACA.
Publié sur mon ancien blog à la date du 6 décembre 2006
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