37 % : c’est le montant de la baisse depuis 1990 de l’émission de gaz à effet de serre(GES) pour produire un euro de PIB en France. Le montant de cette baisse est identique en Allemagne sur la même période. Cette baisse de la pollution climatique unitaire n’est pas entièrement compensée par la croissance du PIB, et donc la production totale de gaz à effet de serre a diminué dans les deux pays sur la période.
Très concrètement, cette baisse a été obtenue par de très nombreuses évolutions dans tous les domaines de la consommation énergétique. Par exemple, l’amélioration des moteurs d’automobiles se traduit par une baisse de la consommation de carburant aux 100 km. Ailleurs, des travaux d’isolation poussés ont permis de diminuer l’énergie consommée pour le chauffage des locaux. Etc.
Cela fait partie de ces nombreux progrès dans le domaine environnemental dont il n’est pas souvent fait écho, le discours catastrophique dominant (pour ne pas dire apocalyptique) donnant le sentiment que tout va de plus en plus mal dans ce domaine dans notre pays. La réalité est pourtant que les choses s’améliorent dans beaucoup de domaines (ce qui laisse la possibilité de juger que ce n’est pas assez vite), du moins dans l’Union Européenne
Curieusement, j’ai trouvé ce chiffre dans le rapport sur les indicateurs franco allemands (et la comparaison entre les deux pays) publié en 2014 par France Stratégie et que je me suis enfin décidé à consulter.
Le rapport précise que le gain annuel est de 2.3 %. A ce rythme, il faut un peu plus de 30 ans pour diviser par deux la production unitaire de GES, ce qui peut être considéré comme trop long aux regards des défis posés par le réchauffement climatique. Mais il s’agit déjà d’un progrès d’autant plus notable qu’on n’a pas attendu 1990 pour faire des progrès dans ce domaine : on partait d’une situation qui n’était pas si mauvaise que cela.
Globalement, la consommation énergétique a baissé de 11% en France et de 23 % en Allemagne. La différence entre les deux pays s’explique par une plus forte croissance. Les bons résultats actuels de l’Allemagne dans ce domaine sont en fait assez récents. Par ailleurs, la meilleure fécondité française se traduit dans le PIB total à évolution semblable de PIB par tête.
On peut imaginer qu’au-delà des progrès réalisés dans telle ou telle consommation énergétique spécifique, le résultat global soit aussi marqué par le développement des services dans la consommation finale de la France : certains services demandent en effet une consommation très faible en énergie.
Pour finir, puisqu’il s’agit d’un document qui compare la France et l’Allemagne, notons que la performance française était au départ nettement meilleure que celle d’ l’Allemagne, celle-ci produisant au moins 30% de GES qde plus que la France par euro de PIB « principalement grâce à une production électrique faiblement carbonée » dit le rapport, dit autrement, du fait de la place très importante du nucléaire (complétée par l’hydraulique) dans la production électrique française. Notons que les derniers chiffres utilisés datent de 2012 : les gains faits en France ne procèdent que très peu de l’essor des énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire
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