Le Monde ne pouvait pas décemment laisser passer une information aussi contraire à ses préjugés idéologiques que celle de l’étude sur l’importance du hasard dans les cancers sans réagir. Son édition datée du 7 janvier comprend donc une pleine page de l’article d’une sociologue qui prétend réfuter l’étude scientifique avec des arguments pour le moins discutable.
Etonnamment, l’article paru dans la version papier n’est pas dans la version numérique. At-il été retiré en raison de sa piètre qualité ou de peur de voir les commentaires le tourner en ridicule ? Je ne sais pas, mes lecteurs devront me faire confiance sur le contenu !
L’auteur est Annie Thébaué Mony, présentée comme une sociologue directrice de recherche honoraire à l’institut national de la santé et de la recherche médicale (connue pour ses recherches et son travail associatif sur les maladies professionnelles nous dit Wikipédia).
Elle commence par présenter l’étude qu’elle souhaite critiqué en précisant qu’il s’agit d’une étude statistique qui montrerait que les cancers seraient dus pour l’essentiel (en réalité pour 65%) au hasard.
Elle poursuit en expliquant qu’une corrélation n’est pas une preuve en citant l’exemple de la corrélation entre l’utilisation des réfrigérateurs et les cancers. Il s’agit déjà d’une supercherie de sa part. Ce n’est en effet pas du tout la même chose de trouver parmi des milliers de graphiques disponibles sur n’importe qu’el sujet celui qui ressemble à celui que vous avez et de faire une hypothèse sur une corrélation probable entre deux grandeurs et de constater qu’ cette corrélation est effective. Ici, si j’ai bien compris (mais je n’ai pas regardé l’étude dans le détail), on a fait une hypothèse sur le risque de cancer en fonction du nombre de divisions cellulaires et les résultats sur 31 groupes ont été probants statistiquement.
Dans la suite de son article, l’auteure va avancer un trois arguments tendant selon elle à prouver que les résultats de l’étude ne sont pas réaliste.
Le premier consiste à affirmer que les mutations de cellule sont produites par des agents cancérogènes extérieur. Mais d’une part elle n’apporte aucune preuve à son affirmation et d’autre part sur ce sujet précis, j’ai plus confiance dans des biologistes que dans une sociologue !
Le deuxième consiste à affirmer qu’un ouvrier a dix fois plus de chances de mourir d’un cancer qu’un cadre. Et comme par hasard, que les ouvriers sont dix fois plus exposés dans leur travail à des cancéogènes que les cadres supérieurs. Notons que les employés sont probablement sur ce dernier point dans la même situation que les cadres, mais la comparaison serait idéologiquement moins vendeuse. En ce qui concerne la première affirmation (dix fois plus de cancer) c’est la première fois que je la lis, et je ferais bien le pari qu’elle est fausse (si c’était vrai, cela se saurait, tant l’écart est énorme). Il est probable que la réalité est que les ouvriers ont dix fois plus de risques d’avoir un cancer comme maladie professionnelle que les cadres (et probablement les employés) mais ce n’a évidemment rien à voir avec ce qu’elle dit, et cela perd toute valeur contradictoire de l’étude critiquée.
Le troisième argument me parait être du même type que le premier. Il consiste à affirmer que les mutations sont dues à la confrontation à des toxiques. Deux arguments au fibnal qui sont de la mêrme veine : nous savons que les cancers sont dus aux toxiques industriels, donc votre étude est fausse. Quelle différence avec le procès de Galilée ?
On trouve ensuite la traditionnelle attaque contre le financement de l’étude : parmi les financeurs se trouvent une fondation sur la recherche sur le cancer, fondée par un milliardaire qui a fait de la déforestation en Amazonie (donc un méchant, mais son intérêt à dire que les cancers ne sont pas dus à l’industrie n’est pas démontrée)
Mais c’est la fin de l’article qui est la plus sidérante. Elle consiste d’abord à affirmer que « l’épidémie de cancer a pris des proportions catastrophiques » en France (150 000 cas en 1984 et 355 000 en 2012). On se demande comment l’espérance de vie a pu augmenter de 6 ou 7 ans environ dans la même période ! Mais justement l’étude attaquée l’explique en montrant que le cancer est une maladie fortement impactée par le vieillissement.
L’auteur cite à deux endroits de l’article (au milieu et à la fin) les toxiques qui provoquent les cancers (tels qu’elle l’écrit, ce ne sont pas des mais bien les cancers. On y trouve bien sût l’amiante, élément inconstatable et symbole s’il en est de la duplicité des industriels, et les rayonnements ioniques et évidemment le diésel (curieusement, le chauffage au fioul n’est jamais attaqué, alors que le fuel et le gaz oil, c’est la même chose !). Mais on trouve aussi d’autres produits, dont le caractère cancérigène est certain pour les seuls écologistes mais n’a jamais été prouvé : pêle-mêle OGM , la téléphonie mobile, les nano particules.
Par contre un absent de marque, jamais cité dans l’article et qui est pourtant un toxique bien reconnu pour son rôle dans le cancer : le tabac !
Le journal a mis en exergue la phrase qui dit que « le cancer est évitable à condition d’éradiquer les cancérigènes en milieu de travail, dans l’environnement et la consommation. En filigrane la vielle idée que ce qui est naturel est bon et que ce qui n’est pas naturel ne l’est pas. Désolé de vous le dire madame, mais pour supprimer les rayons ionisants venus du soleil, vous allez avoir du mal !
On comprendra que je n’ai pas été convaincu par un tel amas de mauvaise foi (ou d’incompétence ?)
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