L’activité et l’emploi ont reculé au 4ème trimestre 2012 : ce n’est pas une surprise. Mais la note de la DARES qui analyse ces résultats nous donne d’autres informations sur l’évolution de l’emploi par secteurs économiques, par tranches d’âge ou par sexe, l’évolution de la productivité par tête ou des salaires de base.
La note de la DARES comporte de nombreux tableaux et graphiques que je trouve très parlants : j’invite donc les lecteurs à l’ouvrir pour suivre mes commentaires.
Le graphique 3 montre l’évolution de l’emploi intérimaire, dont on sait qu’il est particulièrement affecté par la situation du secteur de l’industrie. Cet emploi qui est monté jusqu’à 625 milliers avant la crise financière, a connu un point bas vers 440 milliers début 2009, pour remonter à 600 milliers début 2011 : il est en chute et a perdu 20% environ depuis cette date.
Le tableau 2 donne l’évolution des salaires et de l’inflation. Les salaires de base ont progressé un peu moins en 2012 qu’en 2012 (2.1 % contre 2.3 %), mais cette progression était un peu en dessous de l’inflation en 2011 alors qu’elle lui est supérieure de près d’un point en 2012 : la baisse de l’inflation a dégagé du pouvoir d’achat aux deuxième et troisième trimestres, avant que les hausses d’impôts du quatrième trimestre viennent le diminuer.
Le graphique 4 nous montre que malheureusement ce gain de pouvoir d’achat ne s’appuie pas sur une hausse de la productivité, ce qui signifie qu’il se fait au détriment de la part des entreprises dans la valeur ajoutée. Le graphique 5 voisin sur 12 ans montre que la chute de l’inflation générée en 2009 par la crise a produit du pouvoir d’achat (les salaires ont continué à grimper), là aussi au détriment des entreprises.
Le graphique 6 porte sur les tensions sur le marché du travail depuis 2000 : comme toujours en période de crise, celles-ci sont en baisse, mais se maintiennent dans l’industrie alors qu’elles sont au plus bas dans le construction. On sait qu’il y a toujours des tensions dans les métiers d’ouvriers professionnels de l’industrie malgré la baisse progressive des emplois, parce que celle-ci est lente (au contraire de celle des ouvriers peu qualifiés) et que les jeunes se détournent des formations correspondantes.
Le graphique 7 qui donne le taux de chômage au sens du BIT depuis 2000 montre sans surprise que nous sommes aujourd’hui au plus haut. A noter que le point bas de 2007 se situait à 7% en métropole (avec à l’époque une montée des tensions sur le marché du travail), ce qui explique que la droite ait pu garder le pouvoir lors de la présidentielle.
Mais c’est le graphique 8 qui montre un changement historique, avec la comparaison des taux de chômage par sexe. Cet écart était de près de 3 % au bénéfice des hommes, moins touchés par le chômage, au début des années 2000 (et dans la continuité des décennies précédentes), et même encore en 2006. Mais la crise a plus touché les hommes que les femmes : fin 2009, les taux étaient identiques, avant que le chômage des hommes ne rebaisse fortement avec une reprise dans l’industrie. Avec le retour de la crise, on observe de nouveau une réduction des écarts : le tableau 4 plus bas nous apprend que le taux de chômage des hommes est de 10.2% et celui des femmes de 10.3% : autant dire qu’ils sont quasiment identiques !
Le graphique 11 sur les entrées et sorties à Pôle Emploi illustre la hausse de la précarité depuis 2000 : au delà de l’aspect conjoncturel qui fait que selon les périodes se sont les entrées ou les sorties qui sont les plus nombreuses, le turn-over augmente. Aujourd’hui, le nombre d’entrées à Pôle emploi se situe à près de 1 500 000 par trimestre
Le dernier tableau par tranches d’âge nous apprend que si le taux de chômage augmente nettement depuis deux ans pour les jeunes et les seniors, cette hausse se fait pour l’essentiel chez les hommes et ne touche que marginalement les femmes.
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