Malgré l’augmentation des impôts qui explique la baisse du pouvoir d’achat des ménages en 2012, le gouvernement n’a pas atteint son objectif de déficit de 4.5% du PIB pour le déficit public : celui-ci se situe d’après l’INSEE à 98.2 milliards d’euros, soit environ 6 milliards de plus que prévu.
La manière dont les médias ont présenté cet échec pourrait faire croire que le déficit est en hausse. En réalité il est passé de 105.9 milliards € en 2011 (soit 5.3% du PIB de cette année-là) à 98.2 milliards € en 2012 (soit 4.8% du PIB 2012). Et il était de 7.1% en 2010 et 7.5% en 2009.
Bien sûr, la dette, qui reprend les déficits cumulés, a encore augmenté, en valeur bien sûr, mais aussi en pourcentage du PIB, à 90.2% en brut et 82.4% en net. La faiblesse de la croissance ne permettant pas une augmentation conséquente du dénominateur (le PIB) le déficit augmente la dette « plein pot ».
La note de l’INSEE donne la répartition des dépenses et des recettes. Ces dernières s’élèvent à 51.7% du PIB en augmentation de 1.1 % du PIB sur un an, de 2.2% du PIB sur deux ans. Les dépenses ont augmenté sur l’année de 0.7 % du PIB à 56.6%, le même niveau qu’en 2010. Dit autrement, les 2,2% de réduction du déficit sur deux ans sont intégralement dus à des hausses des prélèvements. Il est vrai que réduire les dépenses n’est pas facile en période de récession : encore faudrait-il le faire en période de croissance !
La baisse des taux fait que les paiements d’intérêts sont en légère baisse en valeur, malgré l’augmentation de la dette. Une telle situation favorable ne durera pas éternellement. Les pays du Sud de l’Europe paient aujourd’hui très cher de ne pas avoir profité des périodes de bas taux pour se désendetter (l’Espagne étant un cas particulier à cet égard).
Les prestations sociales représentent plus de la moitié des dépenses publiques hors intérêts, c’est à dire plus que les dépenses cumulées de l’Etat et des collectivités territoriales. Au total, elles ont été en 2012 de 528,7 milliards d’euros, soit plus du quart du PIB. Ce n’est pas un hasard si l’on parle souvent des dépenses maladies ou de l’équilibre des caisses de retraite : les montants sont considérables, les dépenses augmentent naturellement plus vite que le PIB et les moyens de les limiter en modifiant les durées de cotisation sont assez efficaces.
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