Quelles marges de manœuvre pour agir à la tête de l’Etat? Du point de vue budgétaire, aucune apparemment. Avant même de s’interroger sur d’éventuelles priorités programmatiques, il faut passer par une réflexion sur les moyens disponibles, donc sur les prélèvements obligatoires et les déficits publics.
Faisons d’abord quelques constats généraux, à détailler dans des articles ultérieurs
1) les déficits s’accumulent, et même s’ils varient en fonction de la conjoncture, les montants maximaux comme les montants minimaux, exprimés en pourcentage du PIB sont de plus en plus élevés. La dette accumulée menace la qualité de la signature de l’Etat et donc le niveau des intérêts versés. Il faut réagir avant de se retrouver comme en Grèce avec des effets « boule de neige »
2) les prélèvements obligatoires ont atteint un taux maximum en 1999, et sont à la baisse depuis. La baisse des impôts, la stabilité des cotisations sociales, sont financés par le déficit, celui de l’Etat comme celui des caisses de Sécurité Sociale
3) dans un monde globalisé, il est difficile d’augmenter les prélèvements obligatoires, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a aucune marge de manœuvre de ce coté là. L’augmentation des plus hauts revenus comme les difficultés des moins qualifiés correspondent à des caractéristiques incontournables de l’économie actuelle. Comment y faire face ?
4) les dépenses de Santé augmentent plus vite que le PIB, au moins depuis la guerre. Il parait difficile d’empêcher cette tendance qui correspond à un souhait majeur des français et qui a contribué à l’allongement exceptionnel de l’espérance de vie. Cela n’empêche pas d’essayer de dépenser mieux. C’est ce qui est fait actuellement dans la douleur avec les restructurations hospitalières.
5) Les dépenses de retraite ont augmenté considérablement, malgré une baisse relative du niveau des pensions, en raison de l’augmentation rapide du nombre de pensionnés. Reporter l’âge de la retraite est une des rares mesures disponibles, ayant un effet assez massif, facile à mettre en œuvre. mais beaucoup plus difficile à faire accepter !
6) Réduire le train de vie de l’Etat est difficile et plein d’effet pervers. Les actions menées sont courageuses sur le papier, mais pas forcément bien menées ni bien choisies
7) Le taux de croissance à long terme est aussi un enjeu majeur !
8) C’est un équilibre global de tout cet ensemble qu’il faut (re) construire
9) La question des inégalités et de qui paye ne peut être écartée de la réflexion. Les évolutions de ces 20 ou 30 dernières années se sont faites au détriment des classes moyennes, ce qui ne pose de graves questions de stabilité sociale
on trouvera les premiers articles détaillés :
et bientôt
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