Même si elle n’est plus aussi rapide que pendant les trente glorieuses, la croissance économique produit des gains de pouvoir d’achat qui sur longue période sont assez importants. La consommation croit au même rythme, alors qu’on aurait pu croire les besoins saturés. Cependant, son contenu évolue, du fait des gains enregistrés comme des changements de habitudes de vie.
Les dossiers de Sciences Humaines
donnent sur ce sujet la parole à Nicolas Herpin, qui a publié en 2008 un livre
sur le sujet.
Ce qui frappe en lisant
l’article, c’est que finalement, la répartition de la consommation entre les
grands postes de dépenses évolue très peu, même sur longue période (la
comparaison est ici faite entre 1979 et 2006, soit une durée de 27 ans). C’est
ainsi que le poste transport représente toujours 13 % des dépenses de
consommation.
Une modification qui peut paraître faible à première vue, comme par exemple le baisse de la part prise par l’alimentation (restaurant compris) de 20 à 17 % des dépenses doit donc être comprise comme une tendance importante.
De l’article ressortent alors les
idées suivantes :
Le poste qui bouge le plus, ce
sont les dépenses de santé, passées de 12 à 16 % de la consommation (et non du
PIB critère utilisé dans un autre article).
On note en baisse, en plus de
l’alimentation déjà citée, l’ensemble habillement/ soins corporels, qui passe
de 7 à 5 % des dépenses. Si on comprend qu’on ne peut guère manger plus, la
baisse du poste habillement s’explique entre autres par la baisse des coûts,
liée aux délocalisations et la fabrication par les pays à bas salaires. La mode
permet de soutenir la consommation, avec la montée d’un système de
réassortiment qui permet les achats « coup de cœur ».
La montée sur la période du
travail féminin explique la permanence du poste transport (les femmes ont
maintenant une voiture) et la croissance des surgelés et autres plats préparés
qui permettent de passer moins de temps à la cuisine.
A noter que le poste
éducation / culture / loisirs évolue peu (de 17 à 18 %) : s’il y
a développement d’une société de loisirs, cela ne se voit guère dans les
dépenses.
Un changement important concerne le logement : alors que les différentes catégories sociales dépensaient à peu près la même part de leur revenu à se poste en 1979 (12% en moyenne), la différence est maintenant de 7 % entre cadres et ouvriers, les premiers dépensant moins car ils sont souvent propriétaires. Pour les ouvriers, l’amélioration des conditions de logement et la hausse des prix s’est traduit par une augmentation de la part des dépenses consacrée au logement.
L’article se termine en examinant
l’impact des préoccupations écologiques sur la consommation, ce qui justifie le
titre ; « la consommation à l’heure du tournant écologique ». De
nombreuses évolutions sont évoquées : au niveau du logement (à mieux
isoler), de l’habillement (à moins changer et à laver plus facilement grâce à
des matériaux adaptés), des transports liés aux loisirs (l’aérien consomme
beaucoup)… Mais visiblement, ce changement est en devenir et ne se voit pas
pour l’instant.
Nicolas Herpin a publié : « Consommation et modes de vie en France, une approche économique et sociologique sur un demi siècle » en 2008
Les commentaires récents