La réunion de Pittsburgh du G20 affichera probablement des mesures pour encadrer le bonus des traders. Elles satisferont peut être ceux qui, comme Frédéric LN, veulent introduire de la morale dans la finance. Pourtant, l’analyse qui m’a semblé la plus pertinente se trouve ailleurs, par exemple chez Mafeco, et pour une fois, au Monde sous la signature de Pierre Yves Delhommais
Frédéric LN
représente pour moi un mystère. Voilà un garçon dont la formation et le
parcours, y compris et surtout sur le plan des valeurs, sont très proches du
mien, et donc dont je devrais partager beaucoup d’idées. Or malgré toute
l’estime que j’ai pour lui, il se trouve que je suis très souvent en désaccord
avec cet ardent bayrouiste militant. Forcément, cela m’interroge sur mon propre
parcours, sur ce qui m’a amené à avoir aujourd’hui les idées que j’expose sur
ce blog.
Donc,
Frédéric LN a publié fin août un billet dont le titre est sans ambiguïté :
« comment la rémunération des traders est absurde ». Et pour illustrer
son propos, il imagine un système où il n’y aurait que deux banques, dont le
bénéfice cumulé sur l’activité de trading, et c’est là que cela se corse,
serait nulle. Avec une telle hypothèse, on ne peut que conclure qu’il ne faut
pas payer les traders plus que le SMIC, et encore s’il faut vraiment en
avoir !
La réalité est toute autre bien
sûr : l’activité des traders est très lucrative pour les banques. Même
peut être trop comme le faisait remarquer dimanche dernier dans le Monde Pierre
Antoine Delhommais, en notant que sur 3 mois, Goldman Sachs n’a eu que 2 jours
de pertes et 46 jours de gains supérieurs à 100 millions de dollars. Le
journaliste notait donc que cette activité prélevait une valeur ajoutée
importante, sans doute trop, en raison d’une concurrence insuffisante, ce qui
expliquait son titre « il faut plus de Goldman Sachs ».
Je ne sais pas si la conclusion
est la bonne, mais je trouve en effet que l’activité financière prélève une
part trop importante de la richesse. Ce qui ne veut pas dire que son activité
est inutile, loin de là, mais que je la trouve chère.
Et justement, Jean Edouard, dont
la femme Emmeline n’est pas la seule à écrire sur son blog, attaque tous les
bisounours à propos de leur discours sur l’économie. Une très bonne réponse à
Frédéric LN en quelque sorte, dans laquelle je ne peux qu’avouer m’être bien
retrouvé. Non pas qu’il faille accepter tout ce que la finance, les entreprises
ou les états inventent, mais parce que ce n’est pas en rêvant ou en se
racontant des histoires qu’on fera un monde plus humain, mais en le regardant
tel qu’il est .
En attendant, il est probable que les mesures qu’affichera le G20 ne seront que de la poudre aux yeux…
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