C’est du moins ce qui semble aujourd’hui la pensée dominante, le pire est maintenant passé et la discussion ne porte plus sur le risque de tomber ou non dans l’abîme mais sur la date et le force de la reprise. Les actions concertées des états et des banques centrales ont permis d’éviter le pire. Elles peuvent aussi avoir créer les conditions d’une forte reprise… et de la prochaine crise !
P A DELHOMMAIS explique dans le Monde que la crise de 1929 n’aura pas lieu : les banquiers, les économistes ou ceux qui interviennent sur les marchés boursiers en sont tous persuadés. Les interventions des banques centrales, les dépenses des États ont permis d’éviter la formidable réduction de la masse monétaire qui avait provoqué les faillites en chaîne de très nombreuses banques lors de crise de 1929. Le protectionnisme n’a pas non plus sévi. Le risque de faillite systémique est donc derrière nous.
L’unanimisme n’est plus de mise quand il s’agit de prévoir la date et l’ampleur de la reprise. Les écarts entre les prévisions de l’INSEE et les résultats réels en France depuis un an montrent toute la difficulté de l’exercice. Je suis persuadé pour ma part que la reprise devrait être plutôt vigoureuse. Parce que les États et les banques centrales n’y sont pas allé de main morte sur respectivement les déficits et les baisses de taux d’intérêts, parce que le dé stockage représente une partie importante de la chute du PIB, parce que par rapport au trend à long terme, les économies ont accumulé un décalage très important.
Par contre, il y a de quoi être inquiet pour le moyen terme. Le journaliste du Monde observe que si on sait traiter les crises, on ne sait pas empêcher qu’elles arrivent. Il est probable qu’une des causes principales des crises économiques actuelles provient de la surabondance de liquidités, laquelle est justement la conséquence du traitement de la crise antérieure. De la même manière que les États devraient profiter des périodes de reprise pour réduire fortement les déficits qu’ils ont laissé filé pendant la récession, et même créer des surplus, les banques centrales devraient limiter le volume de la masse monétaire dans les mêmes périodes. C’est ce que fait en théorie la Fed, mais en pratique, au niveau mondial, on voit bien que les déficits américains s’accumulent et que des pays comme la Chine accumulent les réserves en dollars.
Les efforts fait par la Chine pour relancer son économie peuvent contribuer à mieux équilibrer les échanges entre ce pays et les USA et les pays européens. Il est cependant à craindre que la rééquilibrage reste insuffisant, les USA ne semblant pas vouloir se restreindre.
Les commentaires récents