Une fois de plus, je ne sais pas pour qui voter dimanche lors des élections européennes. La multiplication des listes ne suffit pas à m’en rendre une vraiment attrayante, les raisons qui me font pencher pour tel ou tel étant à chaque fois contrebalancées par les bonnes raisons de ne pas le faire.
Mes principales motivations sont liés au caractère européen du scrutin et à l’engagement des candidats, mais on ne peut ignorer que les résultats du vote seront analysés sous l’angle national et celui de la politique du gouvernement.
La campagne référendaire sur l’Europe m’a toujours paru reposer sur des clivages profonds et je n’ai absolument pas envie de voter pour des candidats qui ont soutenu avec ardeur le non.
A cet égard, le discours du parti socialiste qui veut faire croire que la page du référendum est tournée à propos de l’Europe ne m’attire évidemment pas. La mise en place d’une majorité au sein du PS dominée par les anciens nonistes ne me donne pas à priori un regard favorable. Pourtant l’attitude de Martine Aubry qui veut baser la reconstruction du PS sur une véritable réflexion n’est pas pour me déplaire. Et j’ai voté PS sans état d’âme pendant très longtemps. Reste que la liste est menée en Ile de France par un parfait apparatchik, et que, si j’ai bien compris, le score obtenu déterminera si Benoît Hamon, sera élu ou non, lui qui m’a fait mauvaise impression depuis longtemps et encore lors de la République des blogs.
J’avais été frappé en 2005 par le fait que la campagne télé semblait montrer un PS et une UMP qui soutenaient le « oui » du bout des lèvres, quand les Verts et l’UDF étaient beaucoup plus engagés. Comment traduire ce constat aujourd’hui ?
Moi qui n’ai je crois jamais voté écolo, je pourrais volontiers voter pour Daniel Cohn Bendit, qui a été irréprochable en 2005, qui connaît parfaitement le parlement européen pour y avoir été élu par les français et les allemands. Mais que diable fait il avec José Bové dont je n’approuve pratiquement aucun fait ou dire ?
Les héritiers de l’UDF se sont partagés entre le Nouveau Centre et le MODEM(plus vers le premier pour les députés, moitié moitié pour les sénateurs, plus pour les seconds pour les adhérents et probablement les électeurs). Mais la campagne du MODEM est décevante sur l’aspect européen, et ce n’est rien de dire que JF Kahn ne m’a pas convaincu quand Marielle de Sarnez et François Bayrou eux même n’ont jamais été ma tasse de thé.
Michel Barnier a toujours été un européen convaincu. Il l’a encore montré en 2005, quand il avait été un des très rares UMP à s’engager à fond pour le oui. Je n’aurais donc aucun scrupule à voter pour lui (si on pouvait panacher, je voterais volontiers pour Barnier et Cohn Bendit !). Mais voter pour Rachida Dati ! Dur quand on lit régulièrement le blog de Maître Eolas !
Un vote UMP sera interprété comme un soutien au gouvernement alors qu’un autre vote sera analysé comme un désaveu. En matière économique, le cap tenu me paraît correct et il est important de le tenir. La politique sécuritaire est infiniment plus discutable et la logique médiatique (résumée par Eolas selon la formule « un fait divers= une loi ») m’agace profondément. J’approuve beaucoup des réformes en cours mais elles sont gâché par une méthode de gestion du changement contre productive.
Il est vrai que les propositions des diverses oppositions ne sont guère convaincantes.
Il reste quelques jours pour réfléchir…Et la lecture des professions de foi.
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