Aller au fond des choses quand la polémique ne joue que sur le registre de l’indignation et de l’apparence des problèmes, c’est possible sur le net, comme le prouvent ces billets sur des sujets de polémiques récents, trouvés au hasard de mes lectures.
Nicolas réagissait sur son nouveau blog meilcour à la diffusion d’une vidéo montrant un vol suivi de violences dans un bus, vidéo où le fait que les délinquants étaient d’origine étrangère était explicitement mis en valeur. J’avoue avoir été assez gêné par le traitement « politiquement correct ». Les jeunes d’origine étrangère sont sur représentés dans nos prisons. Faut il sous prétexte que cette vérité est ignominieusement mise en avant par le FN refuser de la voir en face ? De l’analyser, d’en comprendre les causes sociales (cette réalité reflète d’abord la différence de taux de délinquance selon les classes sociales) ou culturelles (déracinement des secondes générations, difficulté pour les primo arrivants de donner des repères éducatifs à leurs enfants dans un monde nouveau pour eux-mêmes) pour justement trouver les bons modes d’actions propres à faire baisser cette délinquance ? Est on incapable d’expliquer que le racisme consiste justement à prétendre que parce qu’un noir ou un arabe a commis un acte de délinquance, tous les noirs ou arabes sont délinquants ?
Comme le précisait Nicolas, cette vidéo, prise part le système de vidéo surveillance de la RATP, avait été diffusé par un policier à qui on l’a reproché. Les personnes incriminées ont pu grâce à cette vidéo être très vite appréhendées et mises en examen en attente du jugement.
Quelques jours plus tard, Eolas est revenu sur le sujet, pour nous expliquer pourquoi la diffusion de ces images était illégale, notamment parce qu’elle contrevenait au droit des personnes (et en premier lieu l’agressé) à leur image, et pourquoi la mise en avant du caractère raciste de l’agression n’était ni prouvé, ni nécessaire à une condamnation lourde des personnes incriminées.
Deuxième sujet, celui de l’appel au boycott du journal Le Monde par des enseignants chercheurs, furieux que leur journal habituel ne les soutienne pas plus dans leur action. Raveline a expliqué l’affaire, Narvic a souligné le risque pour le Monde de s’aliéner une catégorie dans laquelle se trouvent leur plus fidèles lecteurs, comme s’est arrivé à Libération il y a quelques années. Denys a comparé les actions historiques de boycott à l’action des enseignants chercheurs pour mieux les critiquer
L’affaire traduit sans doute l’importance du sujet pour la communauté des chercheurs, mais elle traduit aussi leur incapacité à relativiser leurs problèmes au regard de ce qui se passe par ailleurs dans l’actualité. Comme beaucoup de catégories, les enseignants chercheurs donnent le sentiment de ne voir midi qu’à leur porte et de ne pas se rendre compte à quel point leurs certitudes sont marquées par leur situation spécifique. Ce n’est pas un comportement original, on peut le trouver aussi bien chez les chasseurs que chez les postiers ou les marins pêcheurs. Il me semble cependant le rencontrer de manière plus marqué dans le public que dans le privé, les logiques statutaires et les organisations syndicales corporatistes en étant une traduction (ou une cause ?) parmi d’autres.
Dernière polémique, concernant le pape , sur laquelle je ne voudrais revenir que pour signaler cet article de Pierre Cormary découvert grâce à Aymeric
Bonne lecture !
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