Le Vatican vient de publier un nouveau texte qui précise la politique de l’Eglise catholique sur les questions de bioéthique, suscitant des réactions indignées contre son archaïsme. Il est en effet plus à la mode de manipuler les embryons humains que les gênes du mais.
La condamnation de la fécondation in vitro par le Vatican il y a 20 ans, avait déjà été considérée comme une position particulièrement rétrograde. Le texte actuel montre que les auteurs ont retenu la leçon, non sur le fond de la position exprimée, mais sur la manière de la présenter, privilégiant la pédagogie.
Au final, l’église catholique, qui reste bien sûr opposée à l’avortement et qui affirme son opposition au clonage humain, garde sa position sur la fécondation in vitro (parce qu’elle conduit à détruire des embryons) mais laisse la porte ouverte à la recherche médicale, notamment à propos de la thérapie génique, à partir de cellules souches.,
Mais on peut faire confiance au citoyen lambda, si besoin aidé par une présentation caricaturale par les médias, pour ne retenir que le fait que le Vatican est contre, dans un domaine où les curés devraient se taire.
Sur un sujet qui utilise en pratique des techniques très voisines, les OGM, le même citoyen lambda est au contraire invité à s’indigner d’éventuelles manipulations, dont on peut craindre à terme sinon la disparition de toute vie sur la planète, au moins la multiplication des cancers et une menace grave contre l’avenir de l’humanité. Curieusement, je n’ai jamais entendu J Bové s’indigner contre les pratiques anti stérilité chez l’homme ou les tests visant à « prévenir » les malformations congénitales. Il est vrai que j’écoute rarement ce que raconte José Bové…
Il y a de plus en plus une méfiance envers la science et ceux qui l’utilisent. Cette méfiance est le reflet d’une méfiance plus générale envers les institutions mais aussi d’une forte peur du changement venu de l’extérieur. Nos concitoyens voient toute idée de changement proposée par les institutions comme une menace potentielle, comme on le voit encore aujourd’hui avec la loi qui empêche les entreprises de licencier un salarié avant 70 ans.
Par contre, les mêmes personnes veulent pouvoir profiter de la vie comme elles l’entendent. Il n’est ainsi pas légitime de forcer la nature pour rendre un mais résistant au round up, mais il est légitime de la forcer pour permettre à une femme de 63 ans d’enfanter.
Parfois, j’ai du mal à comprendre !
Il est vrai que je fais l’hypothèse, peut être optimiste, que ceux qui s’indigent en réagissant à un article de journal ont fait l’effort de comprendre le sujet abordé et de réfléchir ensuite sur ce même sujet…
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