Lire les différentes motions du Parti Socialiste présentées pour le Congrès de Reims est l’occasion de tombe sur quelques perles qui ne plaident pas pour les compétences économiques des rédacteurs. Il est vrai que le but est d’amasser les suffrages, pas de passer un examen d’économie. Florilège.
Je me suis lancé dans un essai de comparaison de ce que proposent les différents courants socialistes pour soutenir la croissance. Le travail avance lentement, mais au passage, j’ai relevé quelques perles que voici
Pour commencer par ce qui n’est qu’un manque de lien entre discours et réalité (fréquent chez les politiques !), dans la motion E (Collomb/ Royal), le chapitre sur les marchés, dont on veut mettre fin à la dérive spéculative. La motion propose d’interdire aux fonds spéculatifs d’engager plus d’argent que ne le permettent leurs réserves. On se dit pourquoi pas ? Mais la motion précise que cette mesure existe déjà pour les banques. Et, là, on se rappelle que ce ne sont pas les fonds spéculatifs qui ont fait faillite, mais les banques. Alors, où est la logique ?
Au passage un article très très pédagogique sur la spéculation chez Maféco
La motion D (Martine Aubry) veut que l’Europe soutienne activement la croissance par une politique d’investissements dans les infrastructures et propose de les financer par l’emprunt. Et elle ajoute : Souscrits par des pays extérieurs à l’Union Européennes, ces emprunts permettront également de ramener l’euro à une meilleure parité face au dollar. Moi qui croyait bêtement que l’arrivée de capitaux extérieurs faisait monter la monnaie !
Dernière perle, celle de la motion C(Benoît Hamon) qui nous explique benoîtement (j’a bien le droit à ma blague aussi !) vouloir choisir la coopération plutôt que la concurrence. J’ai déjà expliqué ici et là ce que je pensais de cet idée. Mais la déclinaison de ce beau principe montre un curieux sens de la cohérence. La motion propose de définir une politique tarifaire de nature à défendre les industries et les emplois européens. En clair, d’augmenter les barrières douanières. Ce que justement les économistes appellent une politique non coopérative. Mais rassurons nous, si la gauche du PS refuse le dumping social des pays moins avancés, elle propose une politique de développement et de coopération digne de ce nom. Et d’augmenter l’aide publique au développement, pour dépasser le seuil des 0.7% du PIB. Garder nous nos pauvres enfin ! C’est sans doute ce qu’on peut appeler une politique paternaliste de gauche. Ou plus exactement du néo colonialisme !
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