Les méthodes relationnelles du privé ne semblent devoir être adoptées de sitôt par les ministères, si j’en crois le courrier envoyé par l’un de ceux avec qui je travaille pour annoncer à des entreprises la mission que ce ministère souhaite que je fasse chez elles.
On apprend aujourd’hui à toute personne qui veut accrocher l’attention d’un employeur potentiel sur sa candidature , ou celle d’in client éventuel sur son produit, à parler d’abord de son interlocuteur.
Par exemple, dans le premier cas, en lui disant : « vous cherchez un commercial pour développer votre offre à Trifouilly les oies. Il se trouve que je connais très bien Trifouilly les oies et que j’ai une expérience commerciale avérée…. »
Ce n’est pas comme cela que vient d’agir mon client public. Il commence par expliquer la situation qui l’amène à vouloir faire une étude, à expliquer ensuite l’étude puis au bout d’une page à signaler au destinataire que son entreprise a été choisie pour cette enquête et donc qu’on lui demande de faire le meilleur accueil à celui qui fait l’enquête et qui va l’appeler prochainement.
Après, on a de la chance que la lettre ne finisse pas au panier, malgré son bel en tête officiel ! Il est vrai que l’Etat reste une puissance dans notre beau pays et qu’on ne sait jamais ce qu’il peut vouloir, donc il vaut mieux le prendre en considération.
Il y a un an, dans une situation semblable, je m’étais permis de suggérer une autre rédaction, à la fois plus aimable et plus directe. Mon interlocuteur n’avait pas été convaincu (avait il compris ?) et était revenu à son schéma initial.
La formulation conseillée pour l’employeur ou le client potentiel oblige le rédacteur à s’intéresser aux besoins et attentes de la personne qu’il sollicite. La rédaction administrative est révélatrice de la conception qui prévaut dans le public : ce sont d’abord les besoins de l’Etat qui comptent, le reste lui est subordonné.
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