Le congrès de l’Union Sociale de l’Habitat se tenait à Lyon du 18 au 20 septembre. Si le ministère en a profité pour camper pendant 15 jours sur la place Bellecour, les sujets abordés, quelques mois après le vote de la loi sur le logement opposable, étaient évidemment plus sérieux.
Rappelons d’abord que l’Union sociale de l'habitat regroupe 5 fédérations. Les plus importantes sont les Offices Publics de l’Habitat (réunion récente des OPAC et des offices HLM) liés en général aux collectivités territoriales, et les entreprises sociales pour l’habitat, liées en général aux entreprises cotisantes du 1% logement. Chacune de ces deux fédérations gère à peu prés 2 millions de logements sur les un peu plus de 4 millions de l’ensemble.
Les résolutions adoptées au congrès abordent notamment la question du volume de construction , suite à la loi DALO sur le droit opposable. Les membres de l’Union accepte l’objectif de construction de 120 000 logements par an mais s’inquiètent du financement. La question de la consommation d’énergie est également abordée, pour réduire les charges des locataires d’une part, dans un souci écologique d’autre part. On verra certainement se développer dans les prochaines &années les constructions et les rénovations dites HQE.
La question de la vente des logements à leur locataire, l’un des thèmes de la campagne de Sarkozy est également abordée, sans que le chiffre de 40 000 par an (contrairement à celui de 120 000 constructions pourtant très aléatoire) soit repris par la résolution. Il semble qu’une partie des offices de l’habitat soit très réticente à cette idée, en partie sans doute pour des raisons générales développées dans le champ politique, en partie aussi pour des raisons pratiques qui leurs sont propres : à partir du moment où certains logements d’un groupe d’immeubles appartiennent à d’autres que l’office, la gestion des travaux devient plus complexe : il faut des réunions de copropriétaires, éventuellement un syndic. Une SA pour laquelle j’ai travaillé s’était ainsi aperçu qu’elle payait les charges des quelques propriétaires individuels de logements dans les immeubles qu’elle gérait !
On notera que le mouvement HLM attire l’attention sur la situation particulière de l’Ile de France. En effet, l’augmentation importante du rythme de construction dans notre pays depuis bientôt 10 ans, commence à détendre le marché en province, même si l’offre n’est pas forcément bien adaptée à la demande. J’ai lu qu’en Ile de France la construction avait baissé dans le même temps, l’une des raisons étant la faiblesse des réserves foncières. La question de cette région doit être traitée de manière spécifique et en essayant de sortir des arguments idéologiques trop souvent entendus.
Je reviendrais donc pour finir sur la question du taux de vacance que j’avais abordé longuement dans un article suivi d’un autre au début de l’année. Il se trouve que je travaille actuellement chez plusieurs clients dans le logement social. La recherche d’un taux de vacance le plus bas possible y est normalement une priorité. Mais j’ai pu rencontrer le cas d’un office public ayant une durée de vacances entre deux locataires supérieure à 6 mois, du fait de procédures bureaucratiques, mal pensées, et gérées par des responsables peu compétents. La situation économique désastreuse de l’office l’a obligé à revoir ces procédures ce qui a fait nettement baisser la durée et donc le taux de vacances. Quand l’économique n’est pas en contradiction avec le social, au contraire !
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