53.0 pour Nicolas Sarkozy, 47.0 pour Ségolène Royal. A 20 heures, l’annonce n’a pas soulevé l’enthousiasme à la République des blogs où manifestement les électeurs de la candidate étaient plus nombreux que ceux de celui qui a été élu. De toutes manières, le résultat était connu depuis un moment, confirmant les sondages précédents le scrutin.
La victoire du président de l’UMP est une rupture dans la vie politique française qui connaît depuis 1981 une alternance systématique (l’élection de Chirac contre Balladur en 1995 étant un cas à part). Elle est en plus assez nette. Donc pourquoi ?
J’ai essayé de demander aux blogueurs présents les raisons de ce résultat. Voilà ce qui ressort.
Les qualités du candidat. Marie Annick note que le slogan Sarko= facho n’a pas pris. Franck estime que contrairement à tous les gouvernements précédents qui n’ont pas fait la politique attendue par leur camp, Nicolas Sarkozy a assumé l’idée qu’on pouvait être de droite. Des ouvriers qui votaient communiste l’ont suivi. Pour un jeune apprenti journaliste présent, il a été plus percutant et a su mobiliser les plus éloignés de la politique.
Les défauts de la candidate. Pour Vicnent, elle s’est planté dans le débat en révélant un caractère agressif, le contraire de la capacité à nouer des compromis avec un Bayrou. Pour notre apprenti journaliste, elle a pu désorienter une partie de son camp avec des idées comme l’encadrement militaire des délinquants. Pour politiful people, elle n’a pas rassuré lors du débat du 2 mai. Pour la sœur d’Aymeric, elle n’a pas su rassembler la gauche.
Les caractéristiques du pays et son évolution. Pour Pierre Etienne, c’est la conséquence du vieillissement du pays, à la fois en âge et dans la tête, (alors que Ségolène Royal est extrêmement moderne) et du machisme des français. Cette idée est reprise par notre apprenti journaliste .Des mots et des couleurs voit un pays qui se sait peu respectueux de l’ordre et qui a cherché (des deux coté d’ailleurs) un ordre qu’il sent nécessaire. Jules note l’arrivée des néo conservateurs à la française. Aymeric aussi pointe la démographie.
L’union et la préparation à droite L’extrême professionnalisme de la campagne est noté par Pierre Etienne ou Vicnent. Ce dernier note que c’est le succès d’un projet bien préparé, réfléchi depuis longtemps, reposant sur une analyse en profondeur de la société
L’état de la gauche. Pour Franck, elle n’a pas su comprendre les raisons du vote Le Pen, par exemple le rejet des 35 heures qui ont fait perdre du pouvoir d’achat. Pierre Etienne souligne son impréparation idéologique et logistique. Pour Denys, les socialistes ont été en dessous de tout.
Le point de vue de Damien m’a paru particulièrement sensé ». Pour lui, c’est Jacques Chirac qui a offert la victoire à son camp, d’une part en créant la machine électorale qu’est l’UMP, d’autre part en semant durablement la zizanie au sein du Parti Socialiste avec le référendum sur la constitution.
Pour ma part, je vois deux raisons essentielles : la droite était largement plus unie et cohérente que la gauche et la situation économique était favorable. Je me demande même si ce dernier facteur n’est pas le plus important. Regardez le résultat des élections depuis 20 ans à l’aune de la conjoncture et vous verrez à quel point cela influe sur les votes.
Dernier point, la géographie. Frédéric Rolin signale que les villes centres ont voté à gauche et les périphéries à droite. Je vois que le 5ème arrondissement de Paris a donné une légère victoire à S Royal (50.89%). C’est pourtant un des plus chers de Paris (tout en étant un nid d’intellectuels et de professeurs d’université) et Tibéri en est l’élu inamovible depuis 1968 !
Ce point est indéniablement à creuser.
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