Dans une tribune publiée par le Monde daté du 16 mars, François de Singly, proche conseiller de Ségolène Royal, tente de montrer que l’utilisation courante de son prénom pour parler de la candidate socialiste, à l’opposé du nom utilisé pour le ministre de l’intérieur, est révélatrice de la manière dont la domination masculine défavorise la candidate qu’il soutient
Il explique ainsi que l’utilisation du prénom est associée à la proximité, qualité reconnue à Mme Royal dans les sondages, alors que la distance marquée par l’usage du nom pour Sarkozy est associée à la compétence et à la stature de chef d’Etat , qualités reconnues encore une fois par les sondages à Nicolas Sarkozy.
Il estime donc que les citoyens veulent d’un pouvoir masculin (un personnage compétent et à stature d’homme d’Etat) plutôt que féminin (proche). L’éventuelle présence de deux hommes aux second tour serait donc le résultat de la domination masculine. Et pas des conseils que lui même a donné. La proximité pour la candidate socialiste, c’est aussi le résultat de la manière dont elle a mené sa campagne (je dirais depuis toujours)
Outre le fait que si Ségolène Royal était en tête dans les sondages on ferait le raisonnement inverse, le raisonnement semble laisser de coté plusieurs choses :
Les citoyens font a priori plus confiance dans la stature de chef d’Etat d’une personne qui a déjà exercé des responsabilités importantes (Sarkozy, mais aussi DSK ou Aubry) qu’à celle qui n’a occupé que des rôles plus secondaires.
L’appellation de la candidate par son prénom résulte aussi de la rareté de celui-ci : on dit Arlette ou Ségolène mais on ne dit pas Christine pour Boutin et à peine Martine pour Aubry ou Elisabeth pour Guigou. Nicolas, c’est Hulot ou Sarkozy ? Et on disait volontiers Valéry pour Giscard pour la même raison.
En gros, je ne suis pas convaincu. Et je préfère de très loin, concernant les femmes et le pouvoir, ce que nous dit Alexandre Delaigue
Les commentaires récents