La France est à la traîne de l’Europe

C’est le titre de l’article que Le Monde consacre à l’évolution de l’emploi, en page 9 de l’édition de ce soir. « Malgré 192 000 emplois créés en 2006 », comme le souligne le début du titre, « la France fait moins bien que tous les autres pays d’Europe » signale t’il en première page.

Eurostat a en effet communiqué mercredi les résultats sur le dernier semestre 2006. La comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, montre en effet que sur un an, c’est la France qui est dernière avec 0.9% d’emplois créés, quand la moyenne se situe à 1.6% Les meilleurs sont les pays baltes (progression supérieure à 4%) et les pays scandinaves (Suède, Norvège et Danemark qui sont pourtant ceux qui partent de plus haut !

Il est à noter que ce résultat est le meilleur pour l’Europe depuis 2001 et la fin de la période de croissance de l’époque. Il est vrai que les économies européennes sont en plein développement à l’image de l’Allemagne dont les exportations industrielles font merveille.

0.9% dans une phase favorable, c’est effectivement insuffisant. La population française augmente en effet d’environ 0.7% par an (0.5% par l’excédent de naissance sur les décès et 0.2% environ par l’immigration. Ce n’est pas le cas de nos voisins, qui ont parfois comme l’Allemagne un déficit de naissance et ne voient leur population augmenter que grâce à l’immigration.

Au passage, on saluera les résultats des anciens pays de l’Est.

Certains, lors du référendum ou encore maintenant, ont plaidé pour l’harmonisation fiscale et sociale par le haut. Ceux qui acceptent de regarder les réalités en face savaient pourtant que cela ne marche pas, l’exemple de l’ex RDA étant là pour le prouver. Malgré les centaines de milliards octroyés par l’ex Allemagne de l’Ouest, le chômage à l’est reste voisin de 20%, l’harmonisation fiscale et sociale décidée par le chancelier Kohl (1 mark = 1 mark) ayant tué l’industrie de l’ex RDA. Les autres anciens du bloc de l’est qui n’ont pas eu cette aide et qui doivent compter sur leurs propres forces sont en train de montrer que cela marche, et de façon durable. Et les résultats globaux de l’Europe montre que cela ne se fait pas au détriment de l’Ouest.