Un accord n’a toujours pas été trouvé entre la Grèce et ses créanciers européens pour le versement de plus de 7 milliards d’aide. Les deux parties ont besoin d’aboutir mais les pressions internes de leurs électeurs respectifs sont radicalement opposées. Même en cas d’accord, la situation de la Grèce restera difficile
Le gouvernement grec a déjà du mal à faire admettre à sa propre majorité le report de la mise en œuvre de ses promesses électorales, par exemple sur les retraites ou le salaire minimum. De nouvelles concessions seront donc difficiles à justifier. Mais de son coté, Angela Merkel est soumise à la pression d’une partie de la droite allemande qui refuse ce qu’elle considère comme une subvention de l’étranger supportée par les impôts des allemands.
Si l’absence d’accord se traduirait par un saut dans l’inconnu dont les grecs seraient forcément les premières victimes, un accord ne signifie pas pour autant pour eux un avenir radieux.
La situation du pays reste en effet très préoccupante. Le léger excédent primaire atteint en 2014 est déjà remis en cause et il ne suffit pas à générer un paiement des intérêts (et encore moins un remboursement de la dette) suffisant, au regard de la dette abyssale du pays. Une remise de la dette ferait bien sûr du bien, mais ne peut être acceptable par les créanciers que si une augmentation de l’excédent primaire garantit que la dette ne va pas de nouveau se creuser demain.
Plus grave, alors que le pari du nouveau gouvernement était celui d’une croissance générée par la fin de l’austérité, dans une belle logique keynésienne, la réalité actuelle du pays est la fuite des capitaux et la poursuite de la récession, aggravée par les difficultés bancaires des entreprises.
Il parait clair que le sujet grec va encore être à l’ordre du jour des médias et de l’Euro group pendant quelques années. Seul espoir : qu’une reprise générale en Europe profite au pays et rende les créanciers moins exigeants
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