Les journalistes de la rubrique Planète du Monde propagent leur vision très personnelle et idéologique de l’écologie à longueur de page. Ce mardi, ils ont réussi à obtenir la « Une » du quotidien à propos d’une étude scientifique sur les plus petites des particules contenues dans l’air, dont ils veulent retenir qu’elle montre surtout la nocivité du diésel.
Le type d’écologistes dont font partie les journalistes de la rubrique Planète qui s’expriment le plus sur le sujet dans le journal a une conception assez particulière de l’étude scientifique : pour lui, mérite d’être saluée une étude qui va dans le sens de ses opinions, même si ces bases méthodologiques apparaissent fort discutables (comme celle de Seralini sur les OGM). A l’inverse, les études qui ne donnent pas les résultats attendus sera suspectée d’être produite par des pseudos scientifiques aveuglés par les liens qu’ils ont avec les « lobbys » financiers ou industriels, forcément pervers. Ce qui n’empêchera pas évidemment d’exiger que les industriels fassent faire des études plus poussées de l’impact de leurs produits de préférence auprès de laboratoires indépendants (si on a bien suivi, ceux qui ne travaillent pas avec des industriels !) ?
Ces écologistes ont leurs marottes : ils ont choisi pour des raisons obscures de cibler certains produits plutôt que d’autres. C’est ainsi qu’ils sont vent debout contre les ondes de téléphonie mobile alors que les scientifiques ne voient pas par quel mécanismes elles pourraient être dangereuses et que toutes les études sans exception, pourtant nombreuses, ont conclu à l’absence d’impact sur l’homme. Evidemment, le nucléaire civil (pour la production électrique)est une des principales cibles, alors que rien n’est jamais dit contre le charbon dont l’utilisation pour le chauffage et la production d’électricité est pourtant probablement la cause de milliers de décès annuels chez nos voisins les plus proches (Allemagne et Royaume Uni en particulier).
Le diésel fait ainsi partie de leurs marottes et de leurs cibles prioritaires. L’examen des émissions de particules fines, telles qu’elles sont suivies depuis plus de 20 ans par le CITEPA, ne permet guère de comprendre la cause de cette priorité : les transports ne sont pas la principale cause d’émission de ces polluants. Ils passent après l’agriculture (dont l’écobuage) le chauffage résidentiel tertiaire et la production d’énergie. Evidemment, on ne trouvera pas dans l’article du Monde, qui se scandalise du non-respect des normes par la France dans ce domaine, de traces du fait que les émissions de particules ont été réduites depuis 20 ans, en particulier pour les plus fines mesurées, et que celles émises par le transport routier ont été divisée par 2 environ, malgré la hausse du dit trafic.
Le titre se veut une alarme, en s’appuyant sur une étude scientifique. En réalité, la lecture de l’article montre que la dite étude prouve que les scientifiques sont maintenant capables de mesurer les nanoparticules, celles dont le diamètre est inférieur à 1µ, jusqu’à 0.2 µ. Et que cette mesure fait apparaitre que les teneurs en nano particules ne sont pas du tout proportionnelles aux teneurs en particules plus élevées (un exemple montre que entre deux jours de forte pollution, équivalents pour les particules fines, la concentration en nanoparticules varie dans un rapport …qui n’est pas précisé par l‘article.
Il est vrai que la précision scientifique n’est pas le souci principal des auteures, trop empressées de montrer la nocivité du diésel. Dans ce domaine, il n’y a dans l’article strictement aucun élément permettant d’évaluer le risque, à part les affirmations de la « forte « nocivité des particules mises en évidence.
Parmi les chiffres mis en avant figure bien entendu les 7 millions de décès par an dans le monde, dont on affirme qu’ils sont « dus » à la pollution de l’air alors qu’en réalité la pollution de l’air en est une des causes parmi d’autres (dans une logique multifactorielle) comme j’ai eu l’occasion de l’expliquer. Bien sur, on ne dit pas non plus que plus de la moitié de ce décès sont liés à la pollution intérieure, c’est-à-dire aux effets de feu de bois ou d’autres combustibles à l’intérieur des habitations Plus bas, il est précisé que 458 000 décès sont dus (en fait liés) à la pollution de l’air en Europe, une fois de plus sans préciser la part du diésel dans le total.
Après avoir donc évoqué cette nouvelle station capable de mesurer des nanoparticules, l’article annonce tranquillement que « malgré leur dangerosité, aucun seuil réglementaire d’émissions n’a été encore fixé pour les nanoparticules »
Donc, à croire les auteures, avant même de connaitre le niveau de risque réel de ces particules (il ne suffit pas d’affirmer que c’est dangereux pour connaitre ce niveau !), avant même d’avoir les instruments assez fins pour évaluer la concentration de ses ultra fines particules, il aurait fallu légiférer sur une concentration maximale autorisée.
Ce qui parait délirant à l’observateur extérieur est cependant parfaitement logique dans la pensée de ces idéologues, puisqu’ils n’attendent pas de la science qu’elle évalue les risques d’une situation, mais qu’elle confirme simplement les décisions qu’ils ont prises dans leur propre évaluation idéologique de ce qui doit être mis au pilori(le nucléaire, les OGM, les pesticides, les ondes téléphonique ou le diésel) et de ce dont il n’est pas nécessaire de s’occuper (le charbon, les moteurs à essence, le feu de bois ou le tabac par exemple).
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