Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d'en être l'organisateur. Arnaud Montebourg a bien retenu la leçon de Jean Cocteau et l’a encore mis en œuvre pour Alstom : le gouvernement prétend maintenant avoir fait le choix de Général Electric pour reprendre une grande part des activités de l’industriel français.
Que ce soient les actionnaires à travers le conseil d’administration qui prennent ce genre de décision (qu’ils avaient dans ce cas pris il y a déjà un moment), le ministre n’en a cure, on le soupçonnait fortement déjà. Mais la réalité aujourd’hui est que c’est Bruxelles qui a bloqué l’hypothèse Siemens, très fortement mise en avant par Arnaud Montebourg, pour des raisons de concurrence. Que la gauche française n’ait toujours pas compris l’intérêt d’éviter la constitution de monopoles, idée qui devrait pourtant plaire à des adversaires des dérives du capitalisme, laisse assez rêveur sur le sens des réalités économiques d’une grande partie des responsables politiques de gauche (mais probablement , hélas, aussi de droite), du moins dans notre pays !
Pour tenter de faire croire que son action n’a pas été aussi donquichottesque que d’habitude, le ministre met en avant l’idée qu’il va acheter 20 % des actions d’Alstom à Bouygues, ce qui ne lui donnera même pas la minorité de blocage mais lui permettrait d’être le premier actionnaire de ce qui restera du groupe : on se demande vraiment l’intérêt de cette décision, au-delà de l’effet de manche.
La veille, un autre ministre, en l’occurrence Ségolène Royal, a montré une fois de plus toute l’ampleur de son populisme et son désintérêt pour un Etat de droit, en revenant sur la décision pris il y a plus d’un an par le premier ministre d’alors, d’une augmentation de 5 % des tarifs d’EDF au mois d’aout. Les services du premier ministre puis Manuel Valls lui-même ont du intervenir d’urgence pour expliquer qu’une hausse aurait lieu à l’automne.
Notre pays est malade de ses (ir)responsables politiques qui ne pensent qu’à leur image..
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