L’augmentation de l’emploi se fait en priorité dans les grandes métropoles et dans le secteur tertiaire. A ces tendances anciennes s'ajoute depuis quelques années une augmentation de l’emploi non salarié, qui représente plus de 40% de la croissance de l’emploi pour la dernière année dont les données sont publiées.
L’INSEE vient de publier les estimations d’emploi par zones et par secteur pour l’année 2011(en fait au 31 décembre). Le délai de plus de deux ans parait énorme. Il semble qu’il y a deux difficultés. D’abord celle consistant à prendre en compte des données localisées (d’autant plus que les données fournies par les déclarations à l’URSAFF (DADS), publiées à travers les ACOSS, le sont pour des bassins d’emplois qui ne se confondent pas exactement avec les zones d’emplois de l’INSEE). Mais la plus importante est la volonté de ne prendre en compte la multi activité d’une personne qu’à travers l’emploi principal. On supposera que le terme d’estimation renvoie à la difficulté de garantir qu’il n’y pas de loupé dans cette prise en compte (aec le risque de compter deux emplois pour une seule personne).
J’ai repris les 321 zones du fichier, donc y compris celles d’outre-mer. Les principales analyses concernent l’année 2011 en comparaison avec l’année précédente, mais je m’appuie aussi sur un passé plus éloigné, ces statistiques existant depuis 1998. Il faut noter que le territoire d’une zone d’emploi qui porte le nom d’une ville est plus important que cette seule ville : la zone d’emploi de Nantes par exemple couvre une bonne partie du département de Loire Atlantiques. Par ailleurs, les zones peuvent chevaucher deux départements ou deux régions. Par exemple, la zone de Roissy comprend une partie de l’Oise. Le fichier donne le volume d’emploi des deux parties de la zone de Roissy, celle située en Ile de France et celle située en Sud Picardie.
La carte issue de l'Atlas des zones d'emploi illustre bien le fait que l'Ile de France concentre un quart de l'emploi français.
Si on classe les zones d’emplois par volume d’emploi, on constate que les 31 plus importantes comptent la moitié du volume total. Cette part augmente avec les années : elle était de 49,5% en 1998, de 50.2% en 2010 et passe à 50.3% en 2011. Surtout, en 2011, 87% de la croissance de l’emploi se fait sur ces 31 zones.
Il faut noter que le classement change aussi (un peu !) avec le temps. Entre 1998 et 2010, 2 zones ont disparu des 31 premières : Mulhouse et le Mans qui ont été remplacées par Aix en Provence et Cannes Antibes. Mais le mouvement est très lent : la liste des 29 premiers est sans changement sur 12 ans. 13 de ces 29 zones n’ont pas changé de place. Aix en Provence qui a gagné 12 places sur la période est une exception. Cannes Antibes a gagné 7 places, Toulon 4 et Avignon 3, ce qui illustre l’augmentation de l’emploi et de la population sur le sud méditerranéen, conséquence de l’économie résidentielle.
Bordeaux, Tours et Montpellier ont gagné 2 places chacune. Toulouse gagne une place en passant de la 4ème à la 3ème derrière Paris et Lyon et en doublant Roissy. Rennes gagne aussi une place au détriment de Rouen. Orly aussi.
Le plus grand perdant est Metz (4 places) suivi de Nancy (3 places) ce qui illustre les difficultés de la Lorraine. Saint Etienne, Créteil, Mulhouse et le Mans perdent 2 places chacune.. Roissy, Saclay, Marseille, Rouen et Angers perdent une place chacune. Le recul de Marseille, de la 6ème à la 7ème place, traduit le transfert d’une partie des emplois vers Aix.
A l’autre bout du spectre des zones d’emploi, la moitié des zones, soit 160, regroupe 12.4% du volume total d’emploi en 1998, soit moins que la seule zone d’emploi de Paris ! Ce pourcentage passe à 12% en 2011 : si les grandes métropoles voient leur part dans l’emploi augmenter, c’est bien au détriment des plus petites, même si, encore une fois, le mouvement est lent. En 2011, l’ensemble constitué par la moitié des zones d’emploi qui ont le plus faible volume, voit ses effectifs baisser, certes de peu (-1255).
A suivre sur la répartition par secteurs et statuts
Les commentaires récents