L’INSEE nous apprend cette semaine que près de 3% de la population française, soit 1 620 344 personnes, avaient été recensées en 2009 comme vivant en communauté(dans environ 30 000 communautés), c’est-à-dire dans un « ensemble de locaux d’habitation, relevant d’une même autorité gestionnaire et dont les habitants partagent à titre habituel un mode de vie en commun ».
On l’a peut-être compris en lisant la définition, point d’application d’un quelconque idéal hippie dans ses communautés mais plus prosaïquement, des maisons de retraite, des internats ou des foyers de travailleurs.
Les couvents et les casernements, que la note de l’INSEE pointe comme les plus anciennes formes de communauté, n’abritent qu’une part faible de ces plus 1.6 millions de personnes : 36 979 pour les communautés religieuse et 61 668 pour les établissements militaires, dont la part a fortement reculé depuis de recensement de 1990, avec la fin du service militaire. Au passage, on apprend que la moyenne d’âge dans les communautés religieuses est de 66 ans (et donc que les effectifs sont très probablement en diminution) mais que les religieux sont très diplômés avec 42 % de titulaires d’un diplôme de premier cycle universitaire ou équivalent, ce qui est énorme au regard de leur moyenne d’âge.
Ce sont d’autres formes de communautés qui abritent la plupart des personnes concernées : les maisons de retraite en premier lieu, les internats et autres Cités Universitaires en second lieu, ce qui fait que la population vivant en communauté est en priorité jeune ou très âgée, les jeunes étant plutôt des hommes et les personnes âgées plutôt des femmes.
Par contre, ce sont les établissements pénitentiaires qui ont de très loin la part la plus importante d’hommes avec un taux de 96 %. La note pointe qu’il s’agit d’une population jeune (l’âge moyen est de 34 ans et l’âge médian de 31 ans) peu ou pas diplômée et avec une proportion assez importante d’étrangers (17%). Avec un peu plus de 61 000 détenus, on trouve là un peu moins de 4% de la population vivant en communauté.
304 756 personnes vivaient dans ce que l’INSEE classe comme « Autre établissement sanitaire ou social de moyen ou long séjour » et dont elle ne nous dit strictement rien. Ces établissements sont pourtant, avec les foyers de travailleurs (137 389) ceux où on trouve les personnes entre deux âges (comme aurait dit Brassens), avec une moyenne respectivement de 50 et 45 ans. On peut imaginer y trouver les hôpitaux psychiatriques, les établissements pour handicapés adultes et autres foyers thérapeutiques, mais aussi les centres de rééducation en moyens ou longs séjours.
Depuis 1990, la population vivant en maison de retraite a vécu une double influence, avec une diminution de la part de ceux qui vivent en maison de retraite pour les âges les plus faibles en raison des efforts faits pour le maintien à domicile et une augmentation du volume pour les plus âgés du fait de l’augmentation de l’espérance de vie : autour de 85 ans, le nombre de résidentes a augmenté de 50 % en 19 ans. L’âge moyen est passé de 80 ans en 1990 à 84 % en 2009.
En proportion, l’hébergement en maison de retraite augmente constamment avec l’avancée en âge : 14 % à 87 ans ; 26 % à 92 ans ; 29 % à 97 ans et 52 % pour les centenaires (8 800 sur 17 000 environ). On y trouve majoritairement des femmes, en raison de leur plus forte espérance de vie. Mais, même si c’est dit de manière peu claire par la note, il semble qu’il y a une autre raison : les hommes vont moins souvent en maison de retraite car leur conjoint s’occupe d’eux. Dans des couples où la femme est généralement un peu plus jeune que l’homme, elle est aussi en meilleure santé, ce qui lui permet de s’occuper de son conjoint quand il a du mal avec les gestes simples de la vie alors que l’inverse est moins vrai. C’est ainsi qu’on peut calculer à partir des données fournies que 55% des femmes centenaires vivent en maison de retraite alors que ce n’est le cas que pour 30 % des hommes. Il est vrai que ceux des hommes qui atteignent l’âge de 100 ans sont souvent en bonne santé et en possession de leurs moyens.
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