C’est le défi que veut relever ce dimanche Jean Louis Borloo avec la création de l’Union des démocrates et indépendants, copie conforme de l’ex UDF. L’ambition est importante puisque l’ancien ministre vise rien moins que la place de premier parti de France, place que l’UDF a tenu brièvement en …1979, à l’occasion des élections européennes !
Dans le système présidentiel français, l’UDF a sans doute pâti de son incapacité à se trouver un successeur comme leader présidentiable à son fondateur Valéry Giscard d’Estaing. Mais aux élections législatives de 1993, le parti obtient 18.64% des voix au premier tour, juste derrière le RPR mais devant le PS, et compte 213 députés (plus deux apparentés) contre 245 +12 au RPR.
Mais ce succès est le chant du cygne : il est suivi de l’éclatement de la coalition autour de la question des alliances avec le FN dans les régions puis de la création de l’UMP auquel se rallient de nombreux élus centristes. L’UDF maintenue obtient des scores très honorables entre 2002 et 2007, mais le MODEM qui lui succède après les 18.57% de Bayrou aux présidentielles ira de défaites électorales cinglantes en défaites électorales cinglantes.
Entre le MODEM et l’UMP vivotent plusieurs formations très minoritaires, mais qui toutes ensemble réunies par JL Borloo dans un groupe au Sénat et un autre à l’Assemblée Nationale, réunissent au total 60 sénateurs et députés, ce qui en fait la troisième force politique de France, devant les écologistes et le PC.
Le nouveau leader, Jean Louis Borloo, est cette fois issu du radicalisme. Contrairement à François Bayrou qui a fait toute sa carrière avec l’appui de son parti, il a conquis seul la ville de Valenciennes puis son mandat de député, après une carrière civile remarquée. Cela n’en fait pas une exception, au contraire, au sein de la force qu’il dirige aujourd’hui : le terme « indépendants » n’est pas là par hasard !
S’il renvoie en effet à une longue tradition, celle du Centre National des Indépendants et Paysans d’Antoine Pinay puis celle des Républicains Indépendants de VGE, il est aussi une caractéristique d’élus forts d’une implantation locale qui leur a permis d’être élus presque indépendamment d’un parti. L’actuel député maire de Neuilly, Jean Christophe Fromantin a suivi un parcours de ce type avant de rejoindre l’UDI.
JL Borloo annonce que la situation actuelle favorisera son parti lors des élections de 2014. Je serais enclin à penser qu’elle favorisera surtout les extrêmes, Front de Gauche (voire trotskistes) d’un côté, FN de l’autre. Mais il est vrai que les élections européennes et municipales sont a priori celles qui sont le plus favorable à un parti centriste en France. La difficulté sera de présenter un programme à la fois crédible et attrayant.
Il se trouve que j’ai revu cette semaine quelques amis découverts en 2002 au côté de Christian Blanc. Les idées de celui-ci étaient autrement plus visionnaires que celles que j’ai pu entendre du côté des politiques classiques et notamment ceux du centre droit (un Hervé Morin a-t-il seulement le commencement d’une idée ?). JL Borloo a montré dans son parcours qu’il a de l’envergure, mais attendons d’en voir plus !
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