Ce lundi, deux organismes (HCB (Haut Conseil des Biotechnologies) et Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail) commis par le gouvernement pour tirer les conclusions de l’étude Séralini, pointent les insuffisances de l’étude et son caractère non probant. Comme l’avaient fait vendredi 6 académies françaises particulièrement sévères, et avant elles leurs homologues européennes, allemande, danoise et néerlandaise.
L’ANSES considère « que la faiblesse centrale de l’étude réside dans le fait que les conclusions avancées par les auteurs sont insuffisamment soutenues par les données de cette publication. Celles-ci ne permettent pas d’établir scientifiquement un lien de cause à effet entre la consommation du maïs OGM et/ou de pesticide et les pathologies constatées, ni d’étayer les conclusions et les mécanismes d’action avancés par les auteurs »
Pour comprendre pourquoi l’étude n’est pas statistiquement probante, inventons un exemple. Imaginons que 20% des français de plus de 60 ans qui décèdent le fassent suite à un cancer. Imaginons que je décide d’étudier l’impact de la vie en ville sur la mortalité par cancer et que je choisisse de suivre 10 français dans chacune des 10 plus grandes métropoles (Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux etc.). Je vais trouver des villes qui compteront deux morts par cancer sur 10, d’autres moins et d’autres plus.
Parmi les villes qui auront plus de 2 morts sur 10, il y aura forcément un point commun : elles seront du même côté de la ligne Brest Marseille, ou ce seront toutes des ports, ou elles seront dirigées par un maire PS, ou elles auront un club de foot en Ligue 1, ou leur nom commencera par une des 5 premières lettres de l’alphabet etc.
Affirmer que ce point commun est la cause de la sur mortalité des cancers ne serait évidemment pas prouvé statistiquement. Ce qu’a fait l’équipe Séralini dans l’interprétation de ces résultats est du même ordre. Marc Laveille, spécialiste de statistique et directeur de recherche à Saclay en donne une explication détaillée.
Les Académies nationales d'Agriculture, de Médecine, de Pharmacie, des Sciences, des Technologies, et Vétérinaire ont publié le 19 octobre 2012 un communiqué sans appel sur l'étude de Pr. Séralini. Elles dénoncent les mêmes travers que les autres organismes (la conception de l'étude, la méthodologie statistique et le choix des animaux utilisés sujets à des tumeurs)
Mais elles s’élèvent aussi avec vigueur contre le battage médiatique organisé par lui autour de "deux livres, d'un film et d'un article scientifique". D’autres ont déjà mis en cause la volonté d’empêcher toute analyse critique par ceux qui ont publié l’article (le nouvel obs).
Aux arguments scientifiques qui lui sont opposés, Séralini ne répond pas directement. Il se contente de demander que l’on critique de la même manière les études de Monsanto et affirme avoir 160 scientifiques dans le monde qui le soutiennent, ce qui doit bien faire 0.01% de la communauté scientifique mondiale !
En réalité, le professeur Séralini ne se comporte dans cette affaire jamais comme un scientifique mais toujours comme un complotiste. S’il a caché ses résultats, c’est pour que Monsanto ne puisse les détruire. Et ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont forcément vendus aux grandes firmes comme Mosanto.…
PS du mardi 23 : les chercheurs ne se précipitent pas pour faire des études sur les OGM, notamment parce que la plupart des toxicologues ne voient aucun fondement biologique à ce qu'une plante OGM produise des tumeurs là où la plante d'origine n'en produit pas : pourquoi se lancer dans une étude quand on est persuadé de ne rien trouver?
Les commentaires récents