Le numéro du Monde daté de vendredi 21 septembre était riche d’information avec en Une, outre la photo de Salman Rushdie, deux (ou trois ?) sujets écologistes, sans compter l’éditorial sur « l’étrange colère chinoise contre le Japon », le dessin de Plantu et une publicité pour le dernier livre de Bernard Pivot. Plusieurs sujets vont attirer mon attention.
L’actualité était riche ce jour-là : J’ai parlé ailleurs de l’arrivée de Laurent Berger à la tête de la CFDT et de l’étude controversée sur les OGM.
La page 9 est consacrée au « naufrage de l’AFPA », qui est présentée comme un acteur « méconnu » (!!!) de la formation et comme « chargée depuis la fin de la seconde guerre mondiale de former les chômeurs ». Manifestement, le journaliste ne maîtrisait pas bien son dossier. Jusqu’au début des années 70, le chômage est marginal en France. Comme le note Wikipédia, l’AFPA a été créée « pour couvrir les besoins urgents de la reconstruction, elle s'est occupée de fournir aux adultes des formations rapides afin de les amener à un premier niveau de qualification dans le secteur du bâtiment et de la métallurgie ».
La page 11 présente le dossier sur la corrida qui fait l’objet ce jour-là d’une décision du Conseil constitutionnel (mais le Monde parait avant la publication de la décision). Pour bien comprendre de quoi il s’agit, le mieux est de faire confiance à Eolas !
Page 7, le journal consacre une page entière à la fonte estivale de la banquise arctique, la plus forte depuis qu’elle est mesurée (et non pas comme jamais comme l’écrit le Monde, qui ne sait pas ce qui se passait il y a des centaines de millions d’années). L’article explique que la fonte est plus forte que cela avait été envisagé jusque-là.
L’auteur explique qu’une fonte plus rapide que prévue aurait un effet contre intuitif : en l’occurrence elle pourrait provoquer en France des hivers plus rigoureux. J’ai trouvé l’idée intéressante car elle illustre toute la complexité d'un système fonctionnant avec des interactions dans tous les sens : le climat partage cette caractéristique avec l’économie, mais en encore plus compliqué !
Donc la fonte de la banquise fait que les rayons du soleil ne sont plus réfléchis (l’essentiel de la chaleur étant alors renvoyée) mais absorbés par l’océan, qui va donc se réchauffer. « Le réchauffement de l’arctique en hiver devrait conduire à l’augmentation de la pression des masses d’air au-dessus de l’ensemble de la région ». Ces masses d’air réduiront pour nous les apports océaniques et leur air doux et augmenteront les apports d’air polaire. Donc le risque d’hiver rigoureux comme celui que nous venons de connaître.
Et puisqu’il s’agit de réchauffement climatique, en surfant sur la Toile à propos des OGM, je suis tombé sur un site intitulé « la pensée unique », qui se démarque du consensus sur le rôle de l’effet de serre dans ce réchauffement. L’auteur, un ancien directeur de recherche au CNRS et adjoint de Pierre Gilles de Gennes, défend à peu près les mêmes thèses que Claude Allègre : le rôle du CO2 est largement sur estimé, le réchauffement est dû à l’activité solaire.
Parmi de très nombreux articles très savants, on trouvera notamment un résumé de ses arguments avec « sept bonnes raisons de douter de l'effet de serre anthropogénique ». La première conduit surtout à douter que le réchauffement induise la mort de la planète : celle-ci a connu pendant de longues périodes des teneurs en CO2 beaucoup plus fortes qu’aujourd’hui, par exemple du temps des dinosaures.
La troisième montre l’évolution des températures depuis 3000 ans, avec la période froide qui a contribué à la chute de l’empire romain, le réchauffement médiéval qui a vu les vikings coloniser le Groenland et le petit âge glaciaire qui a notamment marqué la fin du règne de Louis XIV. Il semble bien que depuis, la température augmente, selon une variation qui n’est donc pas nouvelle.
C’est le cinquième argument que je trouve le plus troublant : d’après celui-ci, les modèles sur l’effet de serre prévoient « que la partie supérieure de la troposphère, juste en dessous de la tropopause (soit vers 10 km d'altitude), devrait se réchauffer de manière notable ». Un des rares climatologue à contester les théories du GIEC, Richard Lindzen, a montré sur des diagrammes reproduits par le site que ce n’est pas le cas.
L’auteur Jacques Duran, considère avec d’autres scientifiques, que le rôle de l’effet de serre est 3 ou 4 fois plus faible que le prétend le GIEC et que le réchauffement climatique actuel est surtout lié au réchauffement solaire. Dans un article déjà un peu ancien, il explique les théories de ceux qui pensent que l’on va avoir un refroidissement dans les prochaines années : on saura très vite qui a raison, puisque ces prédictions portent sur la décennie en cours !
Comme Claude Allègre, Jacques Duran est un scientifique aguerri, mais comme lui, ce n’est pas un climatologue : c’est un physicien, il travaillait dans des domaines certes complexes, mais qui n’obéissent pas à des logiques systèmes. Le seul vrai climatologue de son camp est Richard Lindzen. Il a la qualité d’avancer des arguments scientifiques, avec plein de courbes partout, mais il est difficile d’entrer vraiment dans le sujet, sans connaître les arguments adverses : en attendant que le refroidissement annoncé nous prouve le contraire, je continuerai donc à faire l’hypothèse que la majorité des climatologues a raison !
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