Dans les circonscriptions où il était présent dans un duel au second tour, le FN progresse fortement, qu’il soit opposé à un candidat PS ou UMP. La comparaison avec le second tour de la présidentielle montre qu’une grande partie des électeurs de droite se reportent sur le candidat frontiste
Quand le candidat FN se retrouve dans une triangulaire à la troisième place, ce qui est arrivé plus d’une vingtaine de fois, il perd environ deux points, ce qui n’est pas beaucoup, et prouve que ses électeurs préfèrent continuer à voter pour lui plutôt que de voter utile pour l’un ou l’autre des deux autres candidats, ceux qui ont une chance de gagner.
Cette présence frontiste a coûté leur siège à au moins 6 députés de droite, dans la 7ème de la Moselle, la 5ème de l’Aisne, la 6ème de l’Oise et les 8ème, 10ème et 12ème des Bouches du Rhône.
Dans les duels, le FN, presque toujours à la deuxième place à l’issue du premier tour, enregistre des gains en pourcentage très importants au second, généralement entre 10 et 20% (mais j’ai compté 5 cas où il gagne plus de 20 points). Si l’on compare le score du candidat de gauche (généralement du PS) avec celui de François Hollande au second tour de la présidentielle, on observe, à quatre exceptions près, une hausse de la gauche, qui avoisine les 5% en moyenne, ce qui pourrait être interprété comme le fait que environ 5% des électeurs votent à gauche après avoir voté à droite.
Cela suffit parfois à faire la différence. Ainsi Michel Vauzelle est réélu contre le FN à Arles, avec 51.29%, alors que François Hollande n’avait réuni que 48.23%.
Cette estimation doit cependant être prise avec prudence, en raison de la forte hausse des abstentions lors des législatives. Par exemple, sur Arles, il y a 15 000 exprimés en moins !
Il n’empêche que de tels reports risquent d’inciter certains à l’UMP à vouloir s’allier avec le FN. Mais la situation doit être très différente d’une région à l’autre, selon le poids du FN.
Après la campagne très droitière du président sortant, qui s’est soldée par un résultat certes insuffisant mais plus élevé qu’attendu, et avec la déliquescence du centre, tout cela n’est guére enthousiasmant.
Je pense que cette attitude des électeurs de droite est une conséquence de l'effondement en 50 ans de la pratique religieuse chrétienne, l'Eglise catholique ayant longtemps été un frein à l'alliance avec le FN mais ne représentant plus grand chose.
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