En France, neuf millions de personnes vivent seules, occupant ainsi un tiers des résidences principales. Ce nombre a cru de 1.5 millions entre 1999 et 2008 du fait du vieillissement mais aussi parce que les adultes vivent de moins en moins souvent en couple. Le portrait social 2011 de la France nous éclaire sur les conséquences économiques et sociales de cette évolution.
I y a dix-huit mois, je notais la baisse du nombre de personnes vivant en couple, à partir d’une note détaillée de l’INSEE sur le sujet. Le portrait social 2011 confirme les tendances déjà observées à l’époque : les adultes vivent de moins en moins souvent en couple.
Si l’on compare la situation de 2008 à celle de 1982, on observe que la proportion d’hommes vivants en couple est passée de 29.3 à 16.4 pour les 20/24 ans, de 78.0 à 62.9 pour les 25/39 ans, de 82.9 à 73.7 pour les 40/54 ans. A contrario, entre 1990 et 2008 (il n’y a pas de données en 1982), la part des hommes de plus de 80 ans vivant en couple est passée de 56.5 à 63.0, illustrant ainsi l’augmentation de l’espérance de vie. Les tendances sont évidemment les mêmes chez les femmes.
Ces évolutions ont un effet sur le parc de logements. Entre 1968 et 2008, la taille des ménages en France métropolitaine est passée de 3.1 à 2.3 (« en lien notamment avec le vieillissement de la population et la plus grande fragilité des unions »). Dans le même temps, la population a augmenté d’environ 15 millions, pour être de 62.5 en 1968. Cela signifie que le nombre de ménages est passé d’environ 15 à 27 millions, soit un besoin supplémentaire de 12 millions de logements, contre seulement 6 millions si la taille des ménages était restée constante. La diminution de la taille des ménages participe d’une certaine pénurie de logement. Pourtant, entre 1999 et 2008, le nombre de couples vivants avec des enfants dont aucun de moins de 18 ans est en baisse, évoluant de 1615 milliers à 1413 milliers : les difficultés de logement n’ont pas empêché les jeunes adultes de quitter le toit familial.
Le portait social 2011 comprend également une enquête sur la satisfaction dans la vie, les personnes étant invitées à se donner une note de 0 à 10, la moyenne obtenue se situant à 7.3. Cette note varie selon un certain nombre de facteurs. Ainsi elle augmente avec le niveau de vie et est fortement affectée par le chômage. Par rapport à la situation de référence, le fait de vivre en couple augmente de 0.45 le score obtenu, alors que le chômage le fait baisser de 0.60.
Mais le fait de vivre seul n’a pas que des impacts sur le sentiment de bonheur, il a aussi un impact sur le niveau de vie. Le portrait social nous fournit aussi une évaluation de la proportion de pauvreté monétaire en fonction du type de ménages. Le taux de pauvreté est le plus bas (7%) pour les couples sans enfants, un tout petit peu plus élevé pour les couples avec un ou deux enfants, mais dépasse les 15% pour les personnes seules et les 30% pour les familles monoparentales. Or, ces dernières sont en augmentation constante : 7.6% des ménages en 1999 et 8.1% en 2008. Dans le même temps, les personnes seules sont passées de 30.8% à 33.3% des ménages.
Mais on observe une autre évolution récente. D’abord, avec le développement du PACS, le nombre d’unions augmente chaque année : de 2000 à 2010, le nombre de mariages diminue (de plus de 300 000 à 250 000 par an) mais cette chute est plus que compensée par la popularisation du PACS, d’environ 20 000 en 2000 et de près de 200 000 en 2010
C’est surtout du côté des divorces que l’on observe une évolution récente. Alors que jusqu’à présent, chaque génération voyait augmenter le nombre d’unions rompues au bout d’une période donnée, comme le montre bien ce graphique, la tendance s’inverse récemment : la proportion d’unions rompues au bout de 5 ans de mariage a connu un maximum en 2002 et baisse depuis, de manière sensible (986.8 mariages sur 10 000 célébrés en 2004 sont rompus au bout de 5 ans contre 1112 pour ceux célébrés en 2002).
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