Le portrait social 2011 de la France, avec 7 fiches thématiques sous ce titre général, dessine les contours de la répartition des salaires et des revenus et de l’importance des prestations sociales dans le revenu des ménages. Il éclaire aussi la question des retraites, dont la part notable dans le PIB explique l’importance dans le débat public.
Les premières fiches ont trait au salaire, une fiche étant consacrée aux salaires du secteur privé ou semi public, une autre aux salaires de la fonction publique. La comparaison entre les deux est l’occasion de noter que le rapport entre le salaire moyen des cadres et celui des ouvriers est de 2.46 dans le privé, de 1.50 dans la fonction publique d’Etat, de 2.0 dans la fonction publique territoriale et de 2.75 dans le secteur public hospitalier(en précisant que le tableau pour le secteur public ne distingue pas les employés des ouvriers).
La différence entre les diverses fonctions publiques s’explique évidemment par le poids des enseignants dans la FPE et la présence des médecins dans le secteur public hospitalier (les médecins ne font pas partie de la FPH ce » qui explique probablement que l’INSEE aient préféré la catégorie SPH).
A noter aussi l’importante féminisation de la fonction publique : 60% des agents dans la FPE, 57% dans la FPT et 77% dans le SPH !
Dans le secteur privé, la fiche donne l’évolution des rémunérations en euros constants de 2001 à 2009. On découvre qu’elle est en moyenne de 1.0% par an, mais que cela a été de 1.1% pour les hommes et 1.3% pour les femmes, évolution qui n’est possibles que parce que la proportion des femmes, qui ont un salaire plus bas que celui des hommes, augmente dans le total.
Les cadres sont apparemment les grands perdants de la décennie, avec une évolution de seulement 0.1% par an. Il est vrai que l’année 2009, avec un recul de 1.6%, a pesé sur cette évolution.
Les fiches suivantes portent sur les revenus et le pouvoir d’achat des ménages, donc notamment la part prise par les revenus autres que salariaux dans ce pouvoir d’achat. Le tableau 2 de la troisième fiche (notée 4.3) nous montre comment se construit le revenu disponible brut. Le montant cumulé de 1292.1 milliards d’euros de 2010, se décompose pour environ 47.5 % des salaires nets (avant impôts sur le revenu), 23% de revenu du patrimoine (également avant impôts) et de 32.2% de prestations sociales reçues en espèces (ce qui ne comprend donc pas les prestations non versées en espèces)
Avant de revenir dans la fiche 4.6 sur les prestations sociales qui représentent donc près d’un tiers du revenu disponible des ménages, l’INSEE nous présente des éléments sur le niveau de vie et la pauvreté, et la manière dont tout cela se répartit. Les tableaux 2 et 3 de la fiche 4.4 nous éclairent sur la situation des retraités au regard des autres catégories.
Le tableau 2 montre qu’avec un revenu moyen de 22560 euros par an contre 24 420 pour les actifs occupés, les retraités ont un revenu qui représente 93% de celui des actifs occupés, mais 96% de celui des actifs de plus de 18 ans (donc intégrant les chômeurs).
Le tableau 3 reprend les niveaux de vie selon l’âge. Par rapport à la moyenne de 22140 comme indice 100, les moins de 18 ans se trouvent à l’indice 91, les 18/24 ans à 86, les 25/29 ans à 93, les 30/39 ans à 100, les 40/49 ans à 102, les 50/64 ans à 115, les 65 ans et plus à 102.
L’avantage très net des 50/ 64 ans s’explique par le niveau élevé des retraites (les retraités représentent une part importante de ces 50/64 ans) et surtout des salaires de fin de carrière, du moins pour une partie de la population (les cadres et les agents de la fonction publique pour lesquels l’ancienneté joue un rôle important), les revenus du patrimoine (le patrimoine croît avec l’âge) et la diminution du nombre d’unités de consommation, en raison du départ des enfants devenus grands.
Les retraités sont bien traités, avec un niveau de vie légèrement supérieur à la moyenne, au contraire des moins de 30 ans qui sont les défavorisés du système (et encore, ils sont peu nombreux à avoir déjà des enfants).
Justement, la fiche 4.6 nous montre l’importance des retraites dans la protection sociale. En 2009, sur les 597.6 milliards d’euros de prestations versées, la part « vieillesse/ survie (a priori les retraites et l’allocation vieillesse) est de 272.2 milliards, soit 45.5 % du total. En 2000, cette part était de 44.3%. Elle était de 12.3% du PIB, pour 14.2% en 2009.
Sur la même période, le tableau suivant fait passer le nombre de bénéficiaires d‘une retraite de 11 838 à 14580 mais il est signalé un changement de série en 2003 qui fausse les comparaisons. Il n’en reste pas moins que de 2006 à 2009, le nombre de bénéficiaires augmente de 380 milliers par an ! Entre 1990 et 2000, le nombre de retraités avait cru de 2296 milliers, soit 24% de leur nombre en 1990 !
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