Une semaine après l’annonce du lancement d’un référendum par le premier ministre grec, il reste difficile de comprendre ce qui s’est passé en Grèce, faute d’en bien connaître le milieu politique. Mais il y a de quoi réfléchir sur la situation des pays sur endettés
A lire la presse, la décision de Georges Papandréou de lancer un référendum, décision qu’il semble avoir prise tout seul, a eu des conséquences importantes, au sein du PASOK, le parti au pouvoir, pour l’avenir du premier ministre lui-même, au niveau des autres partis grecs enfin. Il n’y a guère d’informations sur ce que pense la population.
Apparemment, le concurrent du premier ministre au sein du PASOK, le ministre des finances Evangelos Venizelos, est bien parti pour devenir premier ministre. Il est décrit comme brillant, mais on ne sait pas ce qui l’a fait réagir avec d’autres au sein du gouvernement : la peur de perdre des élections ou la crainte d’une crise économique fatale pour le pays ?
L’initiative du premier ministre a provoqué la fureur de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, qui l’ont convoqué illico, comme un petit garçon. Il faut dire que les Français comme les Allemands ne sont pas très chauds pour donner de l’argent à la Grèce et que les deux leaders ont certainement eu un sentiment d’une trahison par le pays qu’ils aidaient. Mais cela montre à quel point doit courber la tête un pays qui dépense plus que ses recettes et dont la dette est telle que plus personne ne veut lui prêter
Il semble en effet que sans le versement des 8 milliards d’euros promis en échange des engagements dans le plan d’austérité, l’Etat grec n’aurait tout simplement pas les moyens de faire face à ses obligations dès le mois de décembre, dit autrement que les fonctionnaires ne seraient pas payés.
Est-ce que le psychodrame de cette semaine a contribué à faire comprendre aux citoyens grecs la gravité de la situation ? La presse ne nous le dit pas. Tous les avis doivent probablement exister, mais la relation de ces contribuables qui refusent les nouveaux impôts en proposant « que les hommes politiques les paient » montre à quel point il est difficile de faire accepter une cure d’austérité, surtout quand elle est à ce point drastique. Les politiques Français devraient y réfléchir et prendre les moyens de ne pas se trouver dans la même situation d’ici un ou dix ans !
Une coalition nationale est aujourd’hui évoquée mais le principal parti de droite, qui était au pouvoir jusqu’en 2009 et a donc forcément des responsabilités dans la situation actuelle, réclame de nouvelles élections d’une part et refuse les hausses d’impôts d’autre part.
Même si vu de loin cette dernière position parait particulièrement irresponsable, elle illustre le fait que mêm sous une énorme contraint externe, le gouvernement a la possibilité de faire des choix. On peut par exemple décider de baisser les salaires de 20% et d’augmenter les impôts de 10% ou inverser ces deux chiffres. Evidemment, dans la situation de la Grèce, on ne peut pas imaginer, si du moins on est responsable, vouloir baisser les impôts, augmenter les salaires des fonctionnaires ou en embaucher de nouveau. Ce qui veut dire que les choix existent mais sont par nature entre des mesures plus difficiles et impopulaires les unes que les autres.
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