La DARES publie sous ce titre en novembre un document d’études qui se veut une « synthèse des principales données relatives à l’emploi des jeunes et à leur insertion ». Au-delà des remarques connues sur le chômage des jeunes, plus important que ce qui existe dans la moyenne européenne, un chapitre sur la formation en alternance nous montre les succès et les limites de ce mode de formation.
La liste des titres de la synthèse donne un panorama assez complet des idées contenues dans l’étude :
1. Le taux d’emploi des jeunes est comparativement faible en France
1.1 Le faible taux d’emploi des jeunes est le reflet de l’allongement de la scolarité mais aussi des difficultés d’insertion professionnelle des jeunes peu diplômés
1.2 Un taux de chômage des jeunes élevé
2. En 25 ans, les comportements de scolarité ont profondément évolué
2.1 L’allongement de la durée des études s’est accompagné d’une forte croissance de la population étudiante
2.2 19 % des jeunes sortent de l’école sans diplôme ou avec seulement le brevet
3. Le taux d’activité des jeunes varie peu depuis 1995 ; les emplois aidés constituent une forte composante de l’emploi des jeunes
3.1 Comme la durée des études, l’activité des jeunes a peu varié entre 1995 et 2005, avant d’augmenter entre 2005 et mi 2009, puis de décroître en 2010
3.2 9,6 % des jeunes de 15 à 29 ans sont au chômage en 2010
3.3 Les écarts entre hommes et femmes se réduisent
3.4 Beaucoup d’emplois temporaires et d’emplois aidés pour les jeunes
3. 5 Plus de 550 000 jeunes sous le régime de l’alternance emploi-formation, avec une prédominance
de l’apprentissage
3. 6 Les dispositifs d’accompagnement aident les jeunes rencontrant des difficultés d’insertion
4. L’insertion dans la vie active est marquée par une forte instabilité
4.1 La situation des jeunes est très sensible à la conjoncture économique
4.2 Plus de la moitié des jeunes connaissent des épisodes de chômage au cours des trois premières
années de vie active, un tiers y reste au moins six mois
4.3 Le premier emploi des jeunes : rarement un CDI sauf pour les plus diplômés
4.4 Les mobilités sont fortes en début de vie active
5. Les débuts de vie active sont fortement différenciés selon le diplôme et la filière
A partir de la page 29 puis de la page 31, on trouve un chapitre consacré au régime de l’alternance emploi/ formation, qui concerne plus de 550 000 jeunes (voir aussi une publication spécifique il y a un an). On découvre l’efficacité du système : au bout de 3 ans et pour une même formation professionnelle, les anciens apprentis ont un taux d’emploi supérieur de 7 points aux autres, et une rémunération un peu plus élevée.
A contrario, le système n’est pas non plus une garantie tout risques. On apprend notamment que 18% des titulaires d’un contrat de professionnalisation en sortent de manière prématurée et que 31% des bénéficiaires échouent au diplôme préparé. Il faut cependant souligner qu’une grosse moitié seulement environ de ceux qui signent un contrat de professionnalisation était auparavant en formation initiale ou en apprentissage. 15 % étaient salariés et 23% demandeurs d’emploi, ce qui explique entre autres que un quart seulement des bénéficiaires entrent en contrat avant l’âge de 20 ans.
Il faut dire que si la majorité des alternants préparent un CAP ou un BEP (ou un diplôme équivalent), l’augmentation du nombre d’alternants depuis 1995 (une hausse de moitié par rapport aux moins de 300 000 alternants de l’époque) s’est faite sur la préparation d’un bac professionnel ou d’un diplôme supérieur.
Un de mes anciens collègues avait fait toute sa formation supérieure en alternance. Résultat, quand nous l’avons embauché après qu’il ait eu son diplôme, il avait cinq ans d’expérience professionnelle à son actif. Ses qualités nous avaient incité à prendre en contrat de professionnalisation un jeune préparant un Master 2. Ayant rencontré quatre candidats pour ce poste, j’avais été très frappé par la maturité de ces jeunes de 22/23 ans, beaucoup plus adulte que nos consultants juniors sortant de fac ou d’école de commerce par une voie classique.
Je discutais justement cet après-midi avec une jeune fille qui vient d’intégrer notre équipe en alternance. Elle sort de 2 mois de formation et m’expliquait que si les cours étaient de grande qualité, le programme était lourd ; Il faut dire que l’alternance conduit ces jeuens a ingurgiter en peu de semaines le programme que d’autres font sur toute l’année. C’est aussi une des raisons de la supériorité des jeunes issus de ce type de parcours : ils ont travaillé plus que les autres !
A noter qu’au-delà de chances d’insertion professionnelle nettement augmentées, ils ont pris un nombre conséquents de trimestres d’avance pour leur retraite, même si ce n’est certainement pas leur préoccupation majeure pendant leur formation !
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