La primaire de dimanche a été un succès pour le PS avec plus de 2 millions de votants, soit environ 5% de l’ensemble du corps électoral. La campagne a été mesurée, la mise en avant des différences n’obérant pas le futur rassemblement. Le deuxième tour est beaucoup plus dangereux pour la campagne du futur candidat.
Premier danger : au vu des scores obtenus, le scrutin s’annonce serré, et la victoire promise à François Hollande est loin d’être acquise. Le pire serait un résultat dans un mouchoir et des contestations pour fraude comme on en a vu au congrès de Reims. Les deux candidats restants sont a priori beaucoup plus raisonnables dans ce domaine que Ségolène Royal et il est possible que le viancu soit le futur premier ministre du vainqueur, ce qui pousse à la raison !
Deuxième danger : les désaccords sur le programme vont donner des armes au futur candidat de la droite dans la vraie campagne. On l’a déjà vu avec deux mesures phares de François Hollande.
La première est le contrat générationnel, consistant en un allégement de charge pour les entreprises qui embauchent un jeune et gardent un senior. Cette mesure qui repose notamment sur une idée fausse sur le chômage des seniors, coûterait très cher et aurait un effet d’aubaine très important, en profitant à des entreprises qui aurait embauché de toutes manières.
La seconde mesure est l’embauche de 60 000 enseignants. Elle n’est pas en soi idiote (après tout, les effectifs de l’éducation nationale ont augmenté de 187 000 entre 1993 et 2005) mais inadaptée en ces temps de déficit massif et de menace sur le dette.
Dans les deux cas, Martine Aubry a fait comprendre que la mesure n’était pas bonne ; On imagine le candidat de la droite face à François Hollande dans un débat, se contentant de citer les propos de son adversaire de la primaire. Combien de coups de ce genre d’ici dimanche ?
Dernier danger, qui dépendra beaucoup de la suite des débats et du point de vue des électeurs . Le bon score de Montebourg rappelle l’existence à la gauche du parti et des électeurs futurs du candidat socialiste, d’une frange que je qualifierai d’anticapitaliste pour résumer, qui propose des mesures absurdes. Comme le faisait remarquer récemment P A Delhommais dans un article acerbe, si on se coupe des marchés financiers comme le proposait Arnaud Montebourg, qui financera les dépenses non couvertes par des recettes ? Un poids trop grand des idées les plus à gauche dans le programme ferait fuir les électeurs les plus centristes au sein du corps électoral. C’est d’ailleurs un risque pour Martine Aubry, qui peut être tentée de la jouer plus à gauche pour gagner cette primaire.
A suivre !
PS : je n'ai pu m'empêcher de me réjouir du faible score de S Royal. Je sais, ce n'est pas gentil!
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