Le 111ème congrès du parti radical a été l’occasion pour le plus vieux parti de France de rompre avec l’UMP, selon une motion votée par 93% des délégués et demandant également à Jean Louis Borloo de se porter candidat à la présidentielle.
Il y a cinq semaines, j’avais noté la première étape du processus lancé par le président du parti radical et remarqué qu’il avait de nombreuses étapes à franchir pour réussir.
En cinq semaines, les choses ont avancé plutôt positivement pour JL Borloo. D’abord le Nouveau Centre a décidé il y a une semaine de rejoindre la confédération du centre et cette semaine, c’est le parti radical qui fait ce choix, avant deux forces plus anecdotiques, Gauche Moderne et l’Alliance Centriste.
J’avais noté le mois dernier que les sondages seraient les premiers à arbitrer la concurrence de fait entre les trois candidats que sont François Bayrou, Jean Louis Borloo et Dominique de Villepin. En Mars, donc avant l’annonce par Borloo de son départ de l’UMP, selon la SOFRES, le président du parti radical se trouvait à égalité ou légèrement devant Dominique de Villepin mais un peu en retrait de F Bayrou.
Un sondage de l’IFOP donne cette fois un net avantage à JL Borloo. Alors que les scores prêtés aux deux autres sont quasiment sans changement (entre 4 et 5% pour l’ancien premier ministre et entre 5 et 6.5% pour l’ancien candidat à la présidentielle), JL Borloo enregistre une progression significative avec un score compris entre 7.5% et 11% selon le candidat socialiste. Il devance également Nicolas Hulot dans tous les cas.
Deux événements imprévus pourraient renforcer les cahances de JL Borloo
Le premier par ordre temporel est la croissance de notre pays au premier trimestre 2011. J’ai souvent écrit sur ce blog que la situation économique était le principal facteur de la popularité de l’équipe au pouvoir. Le sondage de l’IFOP montre à quel point la situation socio économique pèse sur le regard vis-à-vis des hommes au pouvoir et vis-à-vis de l’ensemble de la classe politique, Marine Le Pen profitant pour sa part du phénomène.
Bien sur, un seul bon trimestre ne suffira pas à changer les choses, et d’ailleurs le sondage a été fait après la fin du premier trimestre. Mais si la croissance se met à accélérer, il est probable qu’une partie(quelques pour cent) des intentions de vote pour Marine le Pen retourneront à Nicolas Sarkozy. Il suffirait que Marine Le Pen baisse en dessous de 17% 18 dans les sondages pour que s’éloigne le spectre d’un nouveau 21 avril, à l’envers ou à l’endroit.
Or, comme le faisait remarquer Gérard Grunberg début avril, JL Borloo est confronté au risque d’une élimination de la droite modérée avant le second tour. Si ce risque s’éloigne, la candidature de l’ancien ministre devient raisonnable.
Le deuxième événement est l’affaire à laquelle est confronté depuis samedi DSK à New York. Si le président du FMI est éliminé de la candidature, toutes les données sont à revoir. La meilleure hypothèse pour Borloo étant une candidature Aubry après une primaire contre Hollande qui aura marqué Aubry plus à gauche que Hollande. Si en plus c’est Eva Joly et non Nicolas Hulot qui représente les écologistes, il y a une place importante à prendre au centre.
Bien sûr, François Bayrou a compris le danger. Il a organisé une convention du Modem en même temps que le congrès du parti radical pour en diminuer l’impact, en vain : c’est de sa convention dont on ne parle pas. Il expliquait samedi matin qu’il ne pouvait y avoir qu’un candidat du centre, ce qui est assez raisonnable. Mais cela risque alors de ne pas être lui ! Même si d’après un autre sondage, il représente (un peu) mieux le centre que son concurrent.
En tous les cas, pour Borloo, un parcours sans faute pour l'instant.
Mais a t-il vraiment envie d'y aller?
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