Les émissions de CO2 ont fortement augmenté en 2010 nous explique l’Agence internationale pour l’énergie au point que l’objectif recherché pour 2020 paraît de moins en moins réaliste ; cette annonce suit de quelques jours celle du gouvernement allemand qui a décidé d’arrêter le nucléaire et prévoit de lancer de nouvelles centrales au gaz ou au charbon.
N’y aurait que de mauvaises solutions pour nous nous fournir en énergie ? On peut en tous les cas se le demander
Les alertes des écologistes sur les centaines de milliers de morts liés à Tchernobyl sont sans doute des fantasmes. Il n’empêche. Dans quelle mesure peut on continuer à utiliser une industrie qui nous oblige par deux fois à plus de 20 ans d’intervalle à interdire à l’homme un territoire d’environ 1000 Km2 ? Le coût économique et social de telles évacuations est considérable. S’il fallait provisionner le risque d’une évacuation d’une telle zone autour d’une des centrales françaises, le coût du KW/H serait certainement notablement alourdi !
Mais le remède choisi par les Allemands n’est il pas pire que le mal ? L’AIE note que les émissions de CO2 ont augmenté de 5% entre 2008 et 2009 (elles avaient baissé en 2009 du fait de la crise). Elles atteignent 30,6 giga tonnes, alors que l’objectif pour 2020 se situait à 32 giga tonnes, soit à moins de 5% du total de 2010. A ce rythme, l’objectif de 2020 sera dépassé en 2011 ou 2012 ! Il faudrait que la consommation diminue ensuite pour respecter une limite présentée comme indispensable pour que le réchauffement climatique ne dépasse pas 2° !
Alors que faire ? On connaît deux solutions en dehors du nucléaire et des énergies fossiles : les économies d’énergie (ou une meilleure efficacité énergétique si l’on préfère) et les énergies renouvelables. Je suis beaucoup plus convaincu par la première que par la seconde, mais à ce stade, il n’est pas indispensable de choisir !
Le gouvernement a largement subventionné les énergies renouvelables, avant de se décider à limiter ses efforts. Cette méthode ne contribue pas à l’action dont on est le plus sûr, celle qui porte sur les économies.
Je pense qu’il faut faire le contraire : il faut augmenter nettement le prix de l’électricité tout en obligeant EDF à provisionner grâce à cette augmentation le risque lié à un accident nucléaire majeur, et il faut taxer au même niveau les énergies fossiles, ce qui aura aussi l’avantage de rapporter de l’argent à l’Etat qui en manque. L’une des difficultés est qu’il faudrait pour le bien que toute l’Europe prenne les mêmes mesures.
Nul doute qu’avec une énergie mettons 30 ou 50 % plus cher, les décideurs économiques, ménages ou entreprises, trouveront des moyens pour limiter leur consommation ou pour produire cette énergie avec d’autres moyens ! Et on peut imaginer un mécanisme qui incite les exploitants du nucléaire à améliorer leur système de sécurité pour limiter les provisions pour risque !
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