Notre société produit de plus en plus d’assistés, ils se comptent par millions dans notre pays, pas seulement avec le RSA. Il n’est donc pas anormal mais au contraire légitime de se demander jusqu’où nous pouvons accepter de les assister et avec quelles contreparties. A condition bien sur de faire un état exhaustif de l’assistance.
Les propositions de Laurent Wauquiez à propos des bénéficiaires du RSA nous rappellent que cette mesure concerne plus d’un million de foyers. Mais des personnes qui sont financés par la collectivité tout en restant chez eux, il y e an d’autres, qu’il ne serait pas rigoureux d’oublier dans cette réflexion.
Il y a bien sûr les chômeurs, du moins ceux qui bénéficient d’une allocation, laquelle peut être importante puisqu’elle dépend surtout du salaire précédent. Plus de 2 millions de nos concitoyens sont concernés. Certains ont déjà proposé de limiter le montant de leur allocation. Pourquoi ne pas aller plus loin et leur demander a eux aussi de fournir 5 heures par semaine de leur temps en compensation de leurs allocations, et pas seulement dans les files d’attentes de pôle emploi ?
On n’y pense sans doute pas spontanément tellement on s’est habitué à une mesure pourtant récente, mais on peut rappeler que le plus gros budget d’allocations est celui des caisses de retraite, qui bénéficient à des millions et des millions de retraités. Certains des bénéficiaires n’on jamais eu de travail rémunéré mais bénéficient de la pension de réversion suite au décès de leur conjoint. Pourquoi ne pas également limiter ces allocations ? Si la limite était fixée à 75% du SMIC, le déficit public serait très notablement diminué !
Et on imagine le volume d’activité qui pourrait être assuré par tous ces assistés, bénéficiaires du RSA, chômeurs, retraités, malades ou en congés maternité (on n’en a pas encore parlé, mais pourquoi les oublier ?). Avec cette aide, la question de tous les services publics qui manquent de moyens ne serait elle pas résolue ?
Certes, le système de sécurité sociale a produit de nombreux assistés,mais à y regarder de près, notre société très complexe a produit d’autres mécanismes d’assistances.
Certains ne savent pas écrire ? Qu’à cela ne tienne, créons des écrivains publics ! D’autres ne savent pas se servir correctement d’Internet, et il faut leur imprimer les messages, taper pour eux les réponses ? Ce ne sont pas les assistantes de direction qui manque ! Certains mères de famille veulent se consacrer à une activité en entreprise et concurrencer les hommes dans la course au pouvoir ? Il y a des assistantes maternelles pour elles !
Les emplois d’assistance se multiplient, depuis l’assistant réalisateur jusqu’au maître assistant, en passant par l’assistante sociale, et j’en passe !
C’est tout le système économique qui s’évertue à faire de nous des assistés, les assureurs en nous proposant une aide juridique, les agences de voyage le recours à Europe Assistance. Les fournisseurs de produits un peu complexe ne sont pas en reste, eux qui organisent à cet effet des services d’assistance technique. Il n’est pas un pilote de formule 1 qui ne bénéficie de toute une armada pour cela !
La puissance publique participe au mouvement, elle qui lance appel d’offre sur appel d’offre pour obtenir une assistance à maîtrise d’ouvrage ou conduite de projet, que ce soit pour construire un bâtiment ou pour installer de nouveaux systèmes d’information.
Il n’y a pas de doute : nous seront bientôt, si ce n’est pas déjà le cas, 65 millions d’assistés.
Et certains voudraient même organiser la mort assistée !
Il était vraiment temps qu’un ministre intervienne !
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