Même dans la condamnation à mort, le monde antique était inégalitaire. Aux citoyens romains la décapitation, mort rapide que le docteur Guillotin essaiera d’organiser au-delà des seuls nobles, pour les esclaves la croix, mort lente qui fait durer la souffrance et l’agonie 24 à 48 heures.
Les disciples du Christ ont été assez fous pour proclamer partout que leur héros, celui dont ils disaient qu’il était fils de Dieu et le Messie, celui là était mort sur une croix, comme un esclave.
Mais la liturgie du Jeudi Saint, celle qui nous décrit la Cène, l’institution de l’Eucharistie, nous montre déjà un Jésus qui lave les pieds de ses disciples, travail normalement réservé à un esclave, et qui leur dit de faire de même.
A des hommes qui ont tout laissé pour le suivre, dont certains rêvaient sans doute de partager sa réussite au point de réclamer les places à sa droite et à sa gauche une fois la mission réussie, Jésus ne propose pas des places de ministres ou de puissants mais des places de serviteur !
Ceux qui crient au scandale parce qu’un artiste a plongé un crucifix dans l’urine n’ont rien compris. D’abord, comme le dit Koz, aucun geste de ce genre ne pourra surpasser ce qu’est l’horreur du supplice de la croix. Ensuite et peut être surtout, parce que ce n’est pas dans une logique d’honneur que se positionne le Christ, ce n’est pas un statut de noble qu’il propose aux chrétiens, il leur propose de se faire serviteur les uns des autres et leur montre avec le chemin des béatitudes que ce n’est pas la puissance et l’argent qui fait le bobnheur, mais les valeurs d’humanité
Bonne Pâques à tous
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