Les ennemis de nos ennemis sont nos amis

L’Humanité illustre parfaitement cet adage dans un article du 25 mars sur la situation de la Libye, titré « les frappes touchent des civils », mais qui insiste surtout sur le passé aux USA des principaux responsables du Conseil National de Transition. S’ils sont liés aux américains, le journal du PCF se doit de les combattre.

 

Au passage, le journaliste va jusqu’à reprocher à ce CNT d’être autoproclamé « puisque ses membres ont été cooptés sans que les Libyens n’aient leur mot à dire ». C’est de très mauvaise foi (des élections libres ont elle été organisées en Libye depuis 42 ans ?), mais c’est factuellement juste, et cela permet de sous entendre que la démocratie n’est pas de ce coté des parties, sans dans l’article oser aller jusqu’à affirmer que la démocratie est du coté de Khadafi.

 

L’article explique que le premier ministre et le ministre des finances ont vécu aux USA et  ont enseigné dans des universités ; l’un de ces abominables intellectuels, le premier ministre lui-même, a « toujours défendu le néolibéralisme »

 

Le journaliste ajoute que les insurgés n’ayant en fait aucune force militaire comptent sur l’intervention des occidentaux pour l’emporter. Alliés de Sarkozy et de Longuet, la messe est dite : ces gens ne sont décidément pas fréquentables

 

Mais le titre ?  il est complété par un sous titre « Notre envoyé spécial a été le témoin à Benghazi de « dégâts collatéraux » à la suite de bombardements de la coalition. ». On peine à trouver ces informations dans l’article mais celui-ci se termine ainsi :

« à Tripoli, les bombardements de la coalition, dans des zones résidentielles, ont touché des civils. Lors d’une opération de récupération d’un pilote de F-15 dont l’avion s’est écrasé à l’est de Benghazi lundi soir, deux avions américains ont largué deux bombes de 227 kilos. Huit civils ont alors été blessés »

 

Finalement, je dois être naïf, puisque je suis allé voir cet article en me demandant quelle était la position du PC. J’aurais du deviner que même en 2011, dans l’esprit des communistes, le positionnement vis-à-vis des américains ou de l’économie de marché passe avant ces questions plus secondaires que sont la démocratie ou le droit des dictateurs à plonger leur peuple dans un bain de sang.