Depuis le début 2011, les délits routiers sont repartis à la hausse, et hélas, les morts sur la route aussi. L’assouplissement de la réglementation à donné le signal de l’augmentation de la vitesse, mais dans le même temps, sa répression continue, causant l’exaspération d’une partie des électeurs.
La loi Loppsi 2, votée à l’automne et promulguée le 15 mars 2011 au Journal Officiel, assouplit le système du permis à points en organisant une récupération plus rapide des points perdus, du moins sous certaines conditions.
La récupération d’un point perdu (donc pour les petites infractions) met 6 mois au lieu d’un an, à condition qu’il n’y ait pas eu de nouveau délit. La récupération des 12 points peut se faire en 2 ans au lieu de 3 et on peut faire un stage pour récupérer des points tous les ans plutôt que tous les deux ans.
Cet assouplissement a été voté à la suite d‘un amendement des sénateurs, sensibles à la grogne de leurs électeurs. A noter que le point de permis (pourquoi votre vieille grand-mère ne déclarerait elle pas qu’elle était au volant à 195 km/h ?) vaudrait 700 € sur Internet.
Les associations de lutte contre la violence routière craignaient que ce vote soit entendu comme un message d’autorisation d’une augmentation de la vitesse au volant. Cela n’a pas traîné : en janvier 2011, le nombre de morts sur les routes françaises est de 331, en hausse de 21% par rapport à janvier 2010, et en février de 273, soit 7,5% de plus que l’année d’avant.
Les délits routiers ont également beaucoup augmenté, montrant que certains automobilistes se sont lâchés, et que le système les sanctionne encore. Sur les deux premiers mois de l’année, on compte 2358 procès verbaux pour dépassement de limitation de vitesse supérieur à 50 km/h, contre 1514 il y a un an, soit une hausse de 55,75%.
Les délits de conduite sans permis sont de 16 259 faits constatés (+19,16% sur un an). . Le nombre de conduites sous l’emprise de l’alcool ou / et de stupéfiants s’est accru de 16,42% à 32 093 infractions sanctionnées (merci le Monde du 18/3)
J’avais été frappé par l’importance de ses chiffres, révélateurs d’un problème important et d’une action en force, légitime au regard du nombre de morts annuels, comme des succès réalisés grâce à ces actions.
Un article du Monde daté du 20/21 donne aussi à penser sur cette action. Il concernait la campagne d’un candidat Front national dans le canton de Dreux et s’intéressait aux raisons de l’intérêt de certains en milieu rural pour le vote FN.
Face à la mondialisation, au chômage, à l’Europe qui empêche de chasser, les « petits se sentent abandonnés et toujours perdants face aux puissants.
« Nous, il suffit d’un excès de vitesse pour avoir une amende, alors que eux, ils font( des rallyes dans les quartiers et ne se font jamais poursuivre »
Et l’article notait plus loin que l’affaire qui faisait le plus mal, c’est l’affaire Marleix, fils de l’ancien ministre, longtemps conseiller à l’Elysée, maire d’une petite commune du département qui s’est fait pincer en voiture par les gendarmes 50 km/h au dessus de la vitesse limite mais n’a pas été sanctionné.
On a là tous les ingrédients qui détournent beaucoup de citoyens de la confiance envers les politiques : les difficultés réelles rencontrées et le sentiment que les politiques s’arrangent pour y échapper, que ce soit pour les PV, le report de la retraite ou les bas salaires. Ajouter pour certains le fantasme que les étrangers sont protégés des difficultés, et vous avez le terreau parfait pour le FN
Les commentaires récents