L’armée a joué un rôle essentiel dans les événements qui se sont produits successivement en Tunisie, en Egypte et en Libye. La manière dont elle se situera demain sera donc déterminante pour le devenir de mouvements qui ont réussi à renverser le pouvoir en place mais n’ont pas encore construit le futur régime.
On sait que l’armée tunisienne a refusé d’aider la police et le pouvoir de Ben ali en s’impliquant dans la répression des mouvements citoyens, et que c’est ce refus qui a consommé la défaite de l’exécutif.
On sait aussi que l’armée égyptienne s’est interposé entre les pro Moubarak et les manifestants de la place Tahrir après avoir largement profité du remaniement ministériel du 29 janvier. Elle a ensuite pris le pouvoir des mains de son ancien protégé, le général Moubarak, issu de ses rangs comme ses prédécesseurs Nasser et Sadate.
On ne sait pas trop par contre ce qui se passe en Libye et comment telle ou telle grande ville est passée du coté des insurgés. Il semble cependant que le ralliement de telle ou telle unité locale de l’armée explique ces changements de camp. Et on ne peut s’empêcher de penser que si les combats n’ont pas lieu entre les camps d’une ville à l’autre, c’est que les militaires s’arrangent de fait pour ne pas se battre entre eux, l’unité spéciale commandée par un des fils de Kadhafi pouvant faire exception.
Dans les années qui ont suivi la seconde guerre mondiale, les armées arabes ont pris le pouvoir dans certains pays et ont souvent cherché à y installer un socialiste pan arabe, qui a progressivement engendré certaines dictatures, dont celles qui viennent de tomber ; Rien ne dit que l’armée lâchera son pouvoir, mais rien ne dit qu’elle n’agira pas comme l’ont fait les militaires portugais.
Il est vrai que sur ce domaine, je ne sais pas grand-chose, et qu’on aimerait que de bons connaisseurs du sujet (il doit bien y en avoir) donnent leur point de vue.
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