Les banques n’ont pas bonne réputation dans notre beau pays, et particulièrement depuis la crise financière de 2007. Je dois dire que cela fait longtemps que je n’apprécie guère leurs coûts élevés et leur qualité de service douteuse. Mais elles n’ont pas pour autant forcément tous les torts !
On reproche à Eric Cantona son appel à retirer son argent des banques pour faire s’écrouler le système . Il est vrai que l’objectif est particulièrement stupide : nous aurions tous l’air fins, si le système s’écroulait ! D’aucuns diront qu’il est mal placé pour attaquer les banques, alors qu’il est si riche. Pourtant, ce n’est pas avec les retraits de ceux qui n’ont pas grand-chose, voire des dettes, que les banques seront menacées. Il vaudrait mieux se demander ce qu’il fera de son argent, une fois qu’il l’aura retiré de la banque. Il le cachera sous son matelas ?
Les banques coûtent cher, en frais ou en taux d’intérêt, c’est assez évident. Les raisons sont assez simples : des salaires élevés et des structures peu efficaces. Je dois reconnaître avoir vu quelques très belles réalisations dans certaines banques (je pense ici en particulier à une opération exemplaire de reconversion du personnel de back office), mais noyées dans des océans de projets mal conduits, de réunions inutiles et de jeux de pouvoir qui passent avant tout autres préoccupations.
J’ai également toujours été effaré par la faible qualité des services rendus ; et pourtant, je n’ai jamais été jusqu’à faire ce qui devrait être la solution la plus logique : changer de banque. Pour une raison simple : la complexité de l’opération. Et puis, pour aller où ? Une de mes collègues qui s’y est risqué il y a quelques mois, s’est retrouvé interdite bancaire pendant quelques jours (et être interdit bancaire, ce n’est vraiment pas pratique) parce qu’ au moment de vider son compte elle avait oublié un chèque émis précédemment, chèque qui s’est retrouvé sans provision.
Le président d’une association française des usagers des banques était hier sur France Inter pour commenter l’initiative de Cantona qu’il s’était refusé de suivre, tout en disant le plus grand mal des banques. Dans son idée, il faudrait pouvoir quitter sa banque mauvais fournisseur, par exemple pour aller dans un réseau mutualiste. Malheureusement ces réseaux lui paraissaient avoir les mêmes défauts et il se rabattait sur l’espoir d’une renationalisation. Ces remarques en disaient en tous les cas long sur son idéologie. J’avoue que les 100 milliards du Crédit Lyonnais ne me poussent pas à vouloir revenir au doux temps des banques publiques, et qu’ils devraient nous interroger sur les conséquences d’une banque « gentille » et qui veut dire « oui » à tout le monde.
La solution est sans doute à rechercher du coté des banques en ligne, dont les coûts seront probablement plus faibles, mais je n’ais pas encore sauté le pas.
Cette solution nous ramène aux questions de gestion de l’emploi dans les banques. La richesse de celles-ci leur a permis de gérer en douceur et sur la durée ce qui devait être la « sidérurgie de demain », à savoir l’informatisation du back office et les réductions massives d’effectifs qu’elle a entraînée. La nouvelle étape en cours, que les banques en ligne symbolisent, est la réduction du front office, qui annonce de fortes réductions d’effectifs. Et peut être enfin des coûts raisonnables ?
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