Après avoir augmenté régulièrement, l’âge de fin d’études initiales s’est stabilisé à partir de 1995 et a même un peu baissé depuis. Les jeunes générations sont cependant toujours plus diplômées que leurs aînées.
Une enquête de l’INSEE en 1999 avait montré une progression régulière de la durée d’études : à 20 ans, 50% des jeunes nés entre 1960 et 1970 poursuivent des études, quand « cette proportion est inférieure à30 % pour les personnes nées dans les années soixante, inférieure à 20 % pour celles nées dans les années cinquante et quarante, et inférieure à 10 % pour les personnes nées avant 1940 ».
Cette progression de la durée des études a un impact direct sur les diplômes obtenus, comme le montre ce tableau issu du rapport 2009/ 2010 sur l’état de santé de la population, Il donne le diplôme le plus élevé obtenu, selon l’âge et le sexe en 2007
|
25-34 ans |
35-44 ans |
45–54 ans |
55-64 ans |
||||
|
Femmes |
Hommes |
Femmes |
Hommes |
Femmes |
Hommes |
Femmes |
Hommes |
Aucun ou CEP |
10.6 |
12.3 |
17.7 |
18.8 |
27.5 |
24.9 |
40.8 |
34.4 |
BEPC seul |
4.9 |
6.0 |
7.9 |
6.3 |
11.9 |
8.7 |
9.8 |
7.5 |
CAP, BEP |
15.4 |
21.7 |
25.8 |
33.2 |
24.2 |
34.2 |
21.7 |
29.2 |
Bac ou BP |
23.0 |
23.3 |
17.2 |
14.5 |
16.1 |
12.2 |
12.1 |
11.2 |
Bac +2 |
21.4 |
16.5 |
15.5 |
12.3 |
11.4 |
8.5 |
7.9 |
5.7 |
Diplôme sup |
24.8 |
20.3 |
15.8 |
15.0 |
9.0 |
11.6 |
7.7 |
11.9 |
% de bachel. |
69.1 |
60.0 |
48.5 |
41.7 |
36.4 |
32.2 |
27.7 |
28.9 |
Le portrait social de la France en 2010 donne une image modifiée de la tendance précédente, en étudiant l’évolution du temps passé à l’école depuis 25 ans. De 1985 à 1995, le temps passé à l’école a augmenté fortement, de 1.7 ans ; c’est la conséquence de la politique volontariste consistant à amener 80% de chaque classe d’âge au niveau du bac.
Depuis 1995, « la durée moyenne de scolarité a reculé, lentement mais régulièrement. Ce recul, somme toute modeste, ne signifie pas pour autant une baisse tendancielle du niveau d’éducation en France »
En réalité, la baisse de la durée des études reflète la baisse du nombre de redoublements, ce que l’étude nomme une meilleure fluidité. Ainsi, « le taux de redoublement en seconde a diminué de 5 points pour s’établir à 11,6 % en 2009 ; en terminale, il a été divisé par deux (8,6 % aujourd’hui) ».
Au niveau de l’enseignement supérieur, on observe une certaine stabilité, recouvrant sans doute des évolutions contrastées que l’étude n’a pu mettre en évidence. Les auteurs s’attendent cependant à une prochaine augmentation (déjà constatée à la rentrée 2009) en lien avec la réforme LMD, qui incite ceux qui faisaient 2 ans après le bac à en faire trois.
Le portrait social de la France donne aussi des résultats sur les diplômes délivrés, mais il est difficile d’en tirer des enseignements, parce que les années de référence ne sont pas les mêmes pour le second degré et les études supérieures, parce que le nombre de diplômes octroyés n’informe pas sur le nombre de diplômés. La seule tendance claire est une diminution des CAP et BEP au regard d’une augmentation des bacs pro, entre 1999 et 2009, ainsi que le développement de la licence LMD passée de 14 000 à 123 500 par an de 2004 à 2009.
On peut maintenant se demander si la stabilisation du niveau de diplôme obtenu est saine
Bien sûr, chacun peut trouver que faire plus d’études est un moyen de se cultiver et de se réaliser, indépendamment du travail réalisé ensuite
Mais la plupart des jeunes souhaitent valoriser leur diplôme dans un emploi de niveau correspondant, ce qui pose la question des débouchés.
Dans les années 70, la France formait tellement de médecins que beaucoup sont allés jouer les « french doctors » dans l’humanitaire et que dans les années 80 on a vu des médecins gagner le SMIC. Le numerus clausus est venu remettre de l’ordre … au point qu’on risque de manquer de médecins dans les prochaines années !
Se poser la question des débouchés n’est donc pas aberrant, même si certaines formations sont moins structurantes du débouché que la médecine
Deux remarques sur ce sujet
D’abord pour rappeler que le taux de chômage diminue quand le niveau de diplôme augmente
Ensuite pour noter les prévisions faites il y a déjà près de 10 ans par le rapport Seibel (voir tableau page 41), qui prévoyait les besoins suivants (scénarios moyens) :
bac+3 et plus : 22.5 à 24.4%
bac +2 : 22 à 23%
niveau bac : 24.5 à 25.4%
CAP/ BEP : 13%
Sans diplôme : 16%
Soit des résultats peu éloignés de ce que forme l’EN, sans qu’on sache l’influence de cette réalité sur la prévision
Les commentaires récents